Chaque année, en France, près de 30 % des nourrissons de moins de deux ans sont atteints par une bronchiolite. Quels sont les gestes à adopter ?
L'épidémie de bronchiolite des nourrissons, une infection respiratoire fréquente en hiver, a gagné l'ensemble des départements de France métropolitaine à l'exception de la Corse, selon le bulletin hebdomadaire de Santé publique France, publié jeudi.
Les passages aux urgences pour bronchiolite ont augmenté de 31% cette semaine par rapport à la semaine précédente. Parmi les 4.738 enfants de moins de 2 ans vus aux urgences pour bronchiolite, 33% d'entre eux ont été hospitalisés. En outre, 813 enfants ont été vus pour bronchiolite par SOS Médecins du 26 novembre au 2 décembre, soit 18% de plus que la semaine précédente. Mais faut-il systématiquement s'en inquiéter ? Que faire pour soulager l'enfant face à cette infection respiratoire ? Quels sont les gestes à adopter ? Europe 1 vous livre quelques conseils.
Comment se manifeste la bronchiolite ?
La bronchiolite est une infection respiratoire due à un virus qui touche les bronches des nourrissons et vont les gêner pour respirer pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. Elle se manifeste par plusieurs symptômes : un rhume d'abord, généralement suivi d'une toux sèche ou grasse et une gêne respiratoire qui entraîne une respiration sifflante et plus rapide qu'à l'ordinaire. Dans la majorité des cas, la bronchiolite guérit spontanément au bout de 5 à 10 jours mais la toux peut persister 2 à 4 semaines.
Chaque année en France, près de 30 % des nourrissons de moins de deux ans sont atteints par une bronchiolite, rappelle l'Assurance maladie. Et tous les enfants l'attrapent avant l'âge de deux ans, soulignait sur Europe 1, Robert Cohen, pédiatre au centre hospitalier intercommunal de Créteil.
Quels signes doivent alerter les parents ?
Dès les premiers symptômes - gêne respiratoire, respiration sifflante, fièvre persistante - les parents peuvent consulter leur médecin de famille. En revanche, rien ne sert de courir aux urgences à chaque quinte de toux même si celles-ci peuvent être parfois impressionnantes.
Plusieurs signes peuvent en revanche alerter les parents, surtout si l'enfant a moins de trois mois, ou est né prématurément, car il est, de fait, plus fragile : si le nourrisson lutte beaucoup pour respirer, s'il change de couleur, s'il ne mange que la moitié de ses biberons pendant trois repas successifs, s'il vomit systématiquement, dort en permanence ou au contraire pleure de manière inhabituelle sans pouvoir s'endormir. Dans ces cas-là, il est recommandé de se rendre aux urgences.
Quels sont les bons gestes à adopter ?
>>> Hydrater l'enfant et faire baisser la fièvre
En cas de bronchiolite, les parents peuvent adopter plusieurs gestes simples pour soulager les nourrissons :
-laver le nez de l'enfant avec du sérum physiologique
-faire baisser la fièvre, notamment en ne couvrant pas trop l'enfant ou en lui donnant du paracétamol
-faire boire de l'eau pour éviter qu'il ne se déshydrate
>>> Aérer et se laver les mains
Pour limiter la circulation du virus très contagieux, qui se transmet via la salive et les éternuements, il est également conseillé de respecter une hygiène stricte :
-se laver régulièrement les mains
-éviter de laisser traîner les jouets et les tétines des enfants
-laver régulièrement les doudous
-bien aérer la pièce
-s'assurer que la température ambiante n'excède pas 19 °C
>> Surélever le bébé pendant les repas
L'enfant atteint de bronchiolite peut avoir du mal à manger et peut être sujet à des vomissements. Pour lui permettre de se nourrir correctement plusieurs techniques peuvent être employées :
-surélever le nourrisson lorsqu'on lui donne son biberon
-fractionner ses repas
>> Laisser tousser son enfant
Surtout, il est recommandé de laisser tousser l'enfant. C'est un réflexe nécessaire pour évacuer les sécrétions qui encombrent les bronches. Par ailleurs, il est conseillé d'éviter de lui donner du lait chaud avec du miel.
>> De la kiné respiratoire ?
En cas de forte bronchiolite, certains médecins recommandent de faire appel à des kinésithérapeutes pour des séances de kiné respiratoire. Selon Serge Smadja, président de SOS médecin, cela permettrait de soulager l'enfant. Toutefois, plusieurs médecins et spécialistes, comme le pédiatre Robert Cohen, estiment que cette méthode est inutile pour les bébés. Selon plusieurs études, l'une parue en 2010, dans la revue scientifique Plos Medicine, et l'autre publiée dans la revue Prescrire en 2012, la kiné respiratoire n'accélère pas la guérison des nourrissons hospitalisés.