C'est une pratique de plus en plus fréquente. De plus en plus de parents dans le monde et en France l'effectuent sur leurs nouveau-nés : la freinotomie, c'est-à-dire couper le frein de langue, le petit bout qui relie la langue au plancher de la bouche. Cette opération est souvent recommandée dans le but de faciliter les allaitements jugés difficiles, car douloureux pour la mère ou avec des problèmes gastriques pour les enfants. Néanmoins, aucune étude ne prouve le bénéfice de ce geste loin d'être anodin. L'Académie de médecine alerte sur cet acte dans un communiqué.
"Un geste qui n'est pas anodin"
"Couper le frein de la langue est un geste qui peut sembler anodin, qui ne l’est pas. C’est un geste en général sans anesthésie générale, on coupe ce frein de la langue qui est court et qui ressemble à un petit cordon, considéré comme indolore pour le nouveau-né, on le coupe avec une paire de ciseaux", décrit Elisabeth Elefant, membre titulaire de l'Académie de médecine au micro d'Europe 1.
"Toutes les études aboutissent au fait qu’il n’y aucune preuve de l’intérêt de ce geste. Donc, on se retrouve face à un geste qui n’a pas trouvé son intérêt et son bénéfice lorsque l’allaitement maternel ne se passe pas bien", poursuit la docteure.
D'après Elisabeth Elefant, cet acte est "relativement agressif, puisqu'il y a des conséquences après locales en termes de cicatrisation, voir d'hémorragie, et éventuellement après ça peut se manifester par des enfants qui ont des difficultés sur le plan de l’alimentation par voie orale."