Les médecins doivent reprendre la procédure de consultation d'experts pouvant mener à l'arrêt des soins de Vincent Lambert, tétraplégique en état végétatif, a décidé jeudi la cour administrative d'appel de Nancy.
À l'encontre d'une décision prise en octobre. La cour "ordonne au CHU de Reims de donner au praticien" en charge de Vincent Lambert "les moyens de poursuivre le processus de consultation" collégiale des experts, qui doit décider d'un éventuel arrêt de soins. Cette décision "implique seulement que la procédure collégiale soit reprise au sein du CHU de Reims", mais "ne préjuge en rien de l'issue de cette procédure", a toutefois précisé la cour administrative d'appel dans un communiqué. La cour a ainsi infirmé une décision de première instance d'octobre 2015, concernant l'ancien infirmier de 39 ans, victime d'un accident de la route en 2008, et dont le sort déchire sa famille.
Une famille déchirée. En juillet dernier, la médecin du CHU de Reims Daniela Simon, avait arrêté la procédure collégiale, arguant que le climat de sérénité nécessaire n'était pas réuni. Pourtant, il n'y aura "jamais de sérénité" autour du sort de Vincent Lambert, avait estimé fin mai, le rapporteur public de la cour d'appel. La cour a d'ailleurs estimé jeudi que la suspension de cette procédure, "pour une durée indéterminée", était "illégale". L'épouse de Vincent Lambert, Rachel, ainsi qu'un de ses neveux, sont favorables à un arrêt des soins. À l'inverse, les parents du tétraplégique, des catholiques traditionalistes, s'y opposent farouchement.