L'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) a annoncé lundi le retrait de 36 produits à base de glyphosate, un herbicide que la France a décidé d'interdire à partir de 2021, ce qui représente près des trois quarts des tonnages de produits utilisés en 2018.
Actuellement, 69 produits à base de glyphosate sont disponibles sur le marché en France et ont fait l'objet d'une demande de renouvellement de leur autorisation.
L'Anses mène "une évaluation comparative avec les alternatives disponibles"
"Par décision de l'Anses, 36 de ces produits vont être retirés du marché et ne pourront plus être utilisés à compter de fin 2020, en raison de l'insuffisance ou de l'absence de données scientifiques permettant d'écarter tout risque génotoxique" (susceptible d'endommager l'ADN et de provoquer des mutations génétiques, NDLR), indique-t-elle dans un communiqué.
Suite au prolongement pour cinq ans de l'agrément de la substance active par l'Union européenne en 2017, "l'Anses procède au réexamen des autorisations de mise sur le marché des produits à base de glyphosate commercialisés en France et a lancé une évaluation comparative avec les alternatives disponibles", rappelle l'Agence. Mais sans attendre la fin du processus en cours, "l'Agence a notifié le retrait des autorisations de 36 produits à base de glyphosate". Pour des raisons identiques, elle "a notifié une décision négative pour 4 des 11 nouvelles demandes d'autorisation déposées depuis janvier 2018 et en cours d'examen".
Les produits "répondant aux critères d'efficacité et de sécurité" européens restent sur le marché
Ces 36 produits représentaient en 2018 "près des trois quarts des tonnages de produits à base de glyphosate vendus en France", selon l'Anses. L'évaluation des dossiers de demande d'autorisation déposés par les entreprises souhaitant renouveler ou obtenir une mise sur le marché de produits à base de glyphosate "a été spécifiquement renforcée en 2017 suite à la réévaluation de la substance active, avec davantage d'exigences impliquant la fourniture de données supplémentaires concernant les risques pour la santé et l'environnement, notamment en matière de génotoxicité de l'ensemble des composants des produits", selon l'Anses.
"Ces nouvelles dispositions requièrent des études spécifiques menées selon des méthodes standardisées et robustes", assure l'Anses qui "poursuit l'examen des demandes d'autorisation et de réautorisation de produits à base de glyphosate". "Seuls les produits à base de glyphosate répondant aux critères d'efficacité et de sécurité définis au niveau européen (...) et ne pouvant pas être substitués de façon satisfaisante, bénéficieront in fine de l'accès au marché français", ajoute l'Anses, qui finalisera l'ensemble du processus d'évaluation "d'ici le 31 décembre 2020".