Selon deux études publiées jeudi dans le Journal of the American Medical Association, l’aspirine permettrait de diminuer les risques de contracter certains types de cancers. Que retenir de ces recherches et faut-il pour autant se précipiter sur l'acide acétylsalicylique ? Le docteur Gérald Kierzek a fait le point mardi dans la Matinale d’Europe 1.
Le risque de cancer colorectal diminué... Ces études compilent les résultats du suivi de deux cohortes de patients - 136.000 au total, observés pendant plus de 32 ans. Ces deux groupes prenaient des quantités différentes d’aspirine : le premier absorbait des doses standards (300 mg/semaine) et le deuxième de faibles doses (80 mg au moins deux fois par semaine). L’aspirine a des effets sur les cancers gastro-intestinaux et en particulier sur le cancer colorectal. Pour ce dernier, les scientifiques ont calculé que les faibles doses d’aspirine diminuaient de 19% le risque de cancer colorectal et de 15% le risque de cancers gastro-intestinaux en général. Mais l’aspirine n’est pas efficace pour tous les types de tumeurs, notamment pour les plus courantes que sont les cancers du sein, de la prostate et des poumons.
... Mais la dose optimale encore inconnue. Faut-il prendre de l’aspirine pour diminuer les risques ? "Les auteurs des études et les autorités américaines le suggèrent... Mais les autorités françaises non, parce qu’on ne connaît pas la dose optimale", répond Gérald Kierzek. Le médecin urgentiste explique également qu’il faut évaluer l’équilibre entre les bénéfices et les risques d’un tel traitement, puisque l’aspirine a pour effet de fluidifier le sang et est fortement toxique pour l’estomac. Il précise aussi que ces deux études n’ont pas été faites dans les conditions d’essais cliniques. Selon lui, la meilleure prévention du cancer colorectal reste le dépistage, mis en avant à l'occasion de Mars bleu. Conclusion : il n’est pour l’instant pas recommandé de prendre de l’aspirine pour réduire les risques cancers. L’un des seuls cas dans lesquels il est conseillé d’en consommer sur une longue durée est le cas d’une prescription d’un médecin pour réduire les risques de maladies cardiovasculaires.