Le cannabis thérapeutique va être autorisé au Royaume-Uni sur ordonnance à partir du 1er novembre, a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur Sajid Javid. Il a toutefois souligné qu'elle n'ouvrait pas la voie à une légalisation du cannabis à usage récréatif. Plusieurs autres pays européens ont déjà procédé à la même légalisation, comme l'Allemagne, l'Autriche, la Finlande ou l'Italie.
Pour le "traitement médical le plus approprié". "Mon intention a toujours été d'assurer que les patients puissent accéder au traitement médical le plus approprié", a-t-il expliqué. Mais "j'ai toujours clairement indiqué n'avoir aucunement l'intention de légaliser l'usage récréatif du cannabis".
Plusieurs cas de patients médiatisés. Plusieurs cas de personnes malades se soignant illégalement à l'aide de produits dérivés du cannabis, dont deux enfants souffrant d'épilepsie et prenant de l'huile de cannabis, Alfie Dingley et Billy Caldwell, ont été médiatisés au Royaume-Uni, alimentant le débat sur l'autorisation du cannabis thérapeutique.
Deux groupes d'experts consultés. Sajid Javid avait demandé le 19 juin à deux groupes d'experts indépendants de se pencher sur la question. Une première analyse, menée par Sally Davies, la conseillère médicale en chef du gouvernement, a conclu qu'il était prouvé que le cannabis médical avait des intérêts thérapeutiques. Le Conseil consultatif sur l'abus de drogue a estimé de son côté que les médecins devaient être en mesure de prescrire du cannabis thérapeutique à condition que les produits répondent aux normes de sécurité.
Une plante médicinale. L'intérêt pour le cannabis, ou chanvre indien, utilisé comme plante médicinale, a été relancé dans les années 1990 par la découverte d'un analogue du cannabis fabriqué par l'organisme, le cannabinoïde endogène, présent dans le cerveau des hommes comme des animaux. Depuis cette date, des dizaines d'études ont confirmé l'intérêt du cannabis thérapeutique, pour soigner par exemple des spasmes musculaires dans la sclérose en plaques et dans l'épilepsie, des douleurs chroniques dans certaines pathologies neurologiques, ou encore prévenir des nausées et vomissements chez les personnes atteintes d'un cancer.