Le CHU de Rennes simule plusieurs fois par an l'arrivée de patients avec des maladies infectieuses émergentes 1:59
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François Coulon, édité par Thomas Vichard
26 morts et 830 personnes touchées, voilà le nouveau bilan du virus chinois établi par le pouvoir en place. L'OMS n'a pas décrété d'urgence mondiale, mais les autorités sanitaires se préparent un peu partout sur la planète. En France, dix hôpitaux sont en première ligne, dont le CHU de Rennes : un établissement dit "de référence pour la prise en charge des maladies infectieuses émergentes". 
REPORTAGE

Le confinement des millions d'habitants à Wuhan va-t-il suffire pour que le virus chinois ne se propage pas ? Le pays a annoncé vendredi un deuxième décès en dehors de la zone d'apparition du virus, ce qui porte le bilan à 26 victimes pour plus de 830 personnes contaminées. Pas d'urgence mondiale selon l'OMS, mais les autorités sanitaires s'organisent. En France, dix hôpitaux peuvent accueillir des patients atteints du coronavirus. Parmi eux, le CHU de Rennes, considéré comme un établissement de référence dans la prise en charge des maladies infectieuses émergentes.

Dans les chambres du CHU où pourrait être admis à l'isolement un éventuel porteur du virus, les fenêtres sont totalement hermétiques : "S’il émet du virus dans l’air environnant, l’air va être aspiré par des filtres spécifiques pour piéger les micro-organismes et les détruire. Ils ne peuvent pas sortir de l’extérieur de la chambre pour contaminer l’environnement", explique le professeur Matthieu Revest. 

Des entraînements avec simulations de maladies infectieuses émergentes deux fois par an

15 médecins et une cinquantaine d'infirmiers et aide-soignants, experts en maladies infectieuses, pourront prendre en charge des malades en contact avec le virus chinois, ils y sont préparés. "On a des entraînements avec des simulations deux fois par an. L’arrivée massive de patients c’est une éventualité qu’on envisage tout le temps, il y a par exemple des systèmes de tentes à construire très rapidement. Mais avec la surveillance faite actuellement, l’idée d’un nombre massif de malades qui dépasserait le système de santé, c’est plus de la science-fiction et du cinéma que la réalité", précise Matthieu Revest, qui parle de "routine" pour qualifier les arrivées de patients porteurs de maladies infectieuses émergentes. 

Ces derniers jours, le professeur a reçu plusieurs coups de téléphone de personnes inquiètes à propos du virus. Il les exhorte à ne pas paniquer, en avançant les moyens de faire face dont disposent ces établissements de santé de référence.