Le coronavirus a-t-il pu être présent en France dès octobre, sans qu'on s'en aperçoive ?

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Plusieurs athlètes français auraient contracté une maladie similaire au coronavirus lors des Jeux mondiaux militaires à Wuhan, en octobre dernier. Le docteur Jimmy Mohamed estime que cette hypothèse est crédible. "Il est fort possible que le virus circule depuis un petit moment, peut-être octobre ou novembre", a-t-il déclaré sur Europe 1. 

Les spéculations sur l'apparition du coronavirus en France ont été relancées par les déclarations de l'athlète Elodie Clouvel. La vice-championne olympique de pentathlon moderne a affirmé récemment avoir contracté une maladie similaire au coronavirus lors des Jeux militaires mondiaux à Wuhan, en octobre dernier. Plusieurs sportifs, qui ont participé à la compétition, ont également rapporté des symptômes s'apparentant au Covid-19, selon les informations d'Europe 1. Le ministère des Armées a réagi en assurant n'avoir reçu aucun signalement de cas pouvant se révéler être, a posteriori, le coronavirus. 

Mais alors, le virus a-t-il pu entrer en France dès octobre dernier, sans que les autorités ne s'en aperçoivent ? Nous avons posé la question au docteur Jimmy Mohamed, mercredi soir sur Europe 1. 

Une hypothèse "fort probable" 

"Oui, cette hypothèse est fort probable. Elle est renforcée par la découverte récente d’un patient zéro au mois de décembre, qui aurait contracté le coronavirus alors qu’il était étiqueté grippe au départ", estime le médecin. "Surtout que les symptômes du coronavirus chez les sujets jeunes et en bonne santé peuvent ressembler à n’importe quel virus respiratoire. Et puis lorsque vous voyagez, vous tombez malade. On incrimine souvent la climatisation dans les avions", explique Jimmy Mohamed. 

"Un intérêt rétrospectif et statistique, mais pas forcément très important sur le plan sanitaire"

"Il est donc fort possible que le virus circule depuis un petit moment, peut-être octobre ou novembre. Ce qu’on sait, c’est qu’au mois de janvier, les médecins généralistes constataient des syndromes grippaux un peu étranges, qui ne ressemblaient pas vraiment à la grippe et qui étaient peut-être du coronavirus", rappelle le médecin. Celui-ci nuance cependant l'intérêt de cette recherche du "patient zéro".

"Quoiqu’il en soit, ça ne change pas grand-chose à l’épidémie actuelle. Seules les sérologies permettront de savoir si l’infection que vous avez eu était du coronavirus. Mais même avec cette sérologie, vous n’êtes pas sûrs que les anticorps pourraient vous protéger. Ça a un intérêt rétrospectif et statistique, mais pas forcément très important sur le plan sanitaire", conclut-il.