Le gouvernement va proposer la prise en charge à 100% du dépistage du cancer du col de l'utérus, dans le cadre du volet prévention de la stratégie santé qui sera présenté lundi, a indiqué dimanche la ministre de la Santé.
"Des mesures extrêmement concrètes." "Nous sommes très mauvais en prévention en France, nous avons un système de santé qui ne finance que les soins une fois qu'on est malade et qui finance très mal les actions de prévention", a déclaré Agnès Buzyn sur France Inter et franceinfo. "Donc demain, avec le Premier ministre, nous allons lancer un grand plan de prévention avec des mesures extrêmement concrètes, qui vont permettre aux Français de moins tomber malade et de préserver des vies", a-t-elle ajouté.
Parmi ces mesures concrètes, "nous allons prendre en charge à 100%, c'est-à-dire rendre accessible à toutes les femmes, le dépistage du cancer du col de l'utérus", a expliqué la ministre. "Nous allons l'organiser et toutes les femmes qui n'auront pas fait de frottis pendant trois ans seront amenées à faire un frottis pris en charge à 100% par la sécurité sociale", a-t-elle précisé. Le cancer du col de l'utérus compte 3.000 nouveaux cas par an et provoque plus de 1.000 décès chaque année.
La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, adoptée en décembre, prévoit une prise en charge à 100% par l'assurance maladie d'une consultation unique de prévention des cancers du sein et du col de l'utérus pour les assurées à l'âge de 25 ans. Edouard Philippe et Agnès Buzyn doivent présenter lundi matin ce plan prévention lors d'un comité interministériel dans les locaux de Santé Publique France dans le Val-de-Marne.
Un "service sanitaire (...) dès septembre 2018." Ces mesures, selon Matignon, concrétisent "le premier axe" de la stratégie nationale de santé, qui porte l'action du gouvernement en matière de santé d'ici à la fin du quinquennat. Agnès Buzyn a déjà annoncé fin février la concrétisation d'une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, à savoir un "service sanitaire".
"Dès septembre 2018, 48.000 étudiants infirmiers, kinésithérapeutes, pharmaciens, médecins, vont aller dans des écoles expliquer notamment les maladies sexuellement transmissibles" et faire de l'éducation à la santé, a rappelé la ministre dimanche, précisant qu'il s'agirait d'un service de trois mois obligatoire.