Plus de 216.000 avortements ont été réalisés en France en 2017, un chiffre stable par rapport à l'année précédente, selon une étude de la Drees publiée vendredi qui confirme de fortes disparités régionales et la progression des IVG médicamenteuses.
Une IVG pour quatre naissances. L'an passé, 216.700 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été dénombrées, dont 202.900 en métropole, indique cette étude annuelle du service statistique des ministères sociaux qui prend en compte les données des établissements de santé et des remboursements de l'Assurance maladie. Ce chiffre, qui représente environ une IVG pour quatre naissances en France, est stable par rapport à 2016 (environ 216.000 selon la dernière révision). Depuis 2001, le nombre d'IVG varie entre 215.000 et 230.000.
Baisse des IGV pour les mineures. C'est parmi les femmes de 20 à 24 ans que le taux d'IVG reste le plus élevé, 26,7 pour 1.000. Chez les mineures, les taux ont continué de baisser, avec 6,3 recours pour 1.000 femmes parmi les 15-17 ans. Cependant, ces femmes jeunes sont davantage concernées par les IVG réalisées avec "un identifiant anonyme", ce qui pourrait faire augmenter les taux.
Des disparités géographiques. Le taux moyen de recours à un avortement est de 14,4 pour 1.000 femmes âgées de 15 à 49 ans en métropole et de 26,2 dans les départements et régions d'Outre-mer (Drom). Selon les régions, les disparités sont notables : de 10,2 IVG pour 1.000 femmes en Pays de la Loire à 20,8 en Provence-Alpes-Côte d'Azur et plus de 33 en Guadeloupe ou Guyane. En nombre d'IVG, l'Île-de-France, région la plus peuplée, arrive en tête avec plus de 52.000 avortements.
Encore des IVG tardives. En France, une femme peut avorter jusqu'à la 12ème semaine de grossesse. Selon ce document, une IVG sur vingt (5%) a été réalisée en 2017 entre la 12ème et la 14ème semaine, une donnée qui "peut rendre compte de difficultés de parcours ou d'accès", souligne la Drees. En métropole, cette proportion varie de 1,1% à 8,7% selon le lieu de résidence, et les régions des Pays de la Loire et de la Bourgogne-Franche-Comté sont plus particulièrement concernées.
Une majorité d'IVG réalisées à l'hôpital. L'an passé, 48.100 IVG (22% du total) ont été réalisées hors d'une structure hospitalière (cabinet médical, centre de planification ou d'éducation familiale, centre de santé). À l'hôpital, 59% des IVG réalisées étaient des IVG médicamenteuses (possibles jusqu'à la 7ème semaine de grossesse), contre 10% en 1992. Globalement, deux IVG sur trois sont médicamenteuses en métropole. En 2017, 509 établissements hospitaliers ont réalisé au moins une IVG, dont un à Mayotte.