L'Europe, l'Asie centrale et le Caucase ont éradiqué en 2015 le paludisme, maladie que ces régions avaient déjà vaincue une première fois puis vu ressurgir dans les années 1990, a annoncé mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans ces zones qui correspondent à la "région Europe" de l'OMS, le nombre de cas "indigènes" (transmis localement, et non importés par des patients immigrés) est tombé de 90.712 à zéro en l'espace de 20 ans. Le paludisme, affection qui provoque fièvre, maux de tête, frissons et vomissements, a touché 214 millions de personnes dans le monde, et en a tué 438.000 en 2015, selon l'OMS.
Réapparu dans les années 1980. C'est la deuxième fois que l'Europe, l'Asie centrale et le Caucase se débarrassent du paludisme, aussi appelé malaria. Alors que, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il était "endémique dans la plupart de l'Europe du Sud", du Portugal à la Grèce, les progrès de la santé publique avaient permis d'en libérer l'Europe, après un dernier cas en Yougoslavie en 1974. Mais dans les années 1980-90, avec les conséquences de guerres en Afghanistan et en Irak, la maladie était revenue en Asie centrale et en Turquie, et dans une moindre mesure en Russie.
L'Afrique, première touchée. Aujourd'hui, cette maladie potentiellement mortelle, due à une piqûre de moustique infecté, touche en premier lieu l'Afrique subsaharienne. "En 2015, 88% des cas de paludisme et 90% des décès dus à cette maladie sont survenus dans cette région", d'après l'OMS.