Le projet de loi sur la fin de vie compromis par la dissolution de l’Assemblée nationale

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Yasmina Kattou // Crédits photo : Jean-Michel Delage / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Une des conséquences de l'annonce surprise de la dissolution de l'Assemblée nationale est l'arrêt soudain de l'examen de textes cruciaux, comme celui sur la fin de vie. Emmanuel Macron avait promis de faire évoluer la loi concernant l'aide à mourir. Il va désormais falloir repartir à zéro, ce que redoutent certaines associations.

À peine né, le projet est déjà mort. Faire évoluer la loi sur la fin de vie , qui actuellement n'autorise ni suicide assisté, ni euthanasie, était l'une des promesses de campagne du chef de l'Etat. Tous les amendements votés depuis l'arrivée du texte à l'Assemblée sont cependant caduques depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale.

Si les discussions reprennent avec le nouveau gouvernement, il faudra repartir de zéro. Un coup dur pour les représentants d'associations qui s'impatientaient de ce texte. Parmi ceux qui espéraient le plus une évolution de la loi, et notamment une création de l'aide à mourir, les malades de Charcot, cette pathologie qui entraîne une paralysie générale et dont l'issue est fatale.

"Une inquiétude forte"

Sabrine Turgeman, directrice générale de l'Association pour la recherche sur la maladie de Charcot craint que la majorité des futurs députés élus après les législatives soient défavorables. "Notre inquiétude, ce pourrait être d'avoir une assemblée complètement opposée à cette idée de loi. Là, était plutôt dans une discussion de termes, de modalités et de comment ça pouvait s'appliquer, regrette-t-elle. On espère qu'il ne faudra pas tout recommencer. C'est une inquiétude forte."

Outre le suicide assisté, un pan du projet de loi sur la fin de vie prévoyait le déploiement d'unité de soins palliatifs partout en France, alors qu'une vingtaine de départements en sont toujours dépourvus. Claire Fourcade, présidente de l'association française de soins palliatifs regrette ce coup d'arrêt. Elle espère toujours un plan pour faciliter l'accès à ces soins. Mais pour exister, le projet de loi devra faire l'objet d'un nouveau dépôt par le prochain gouvernement.