Ecole Coronavirus 3:08
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Sur Europe 1, jeudi après-midi, le chef du Samu de Seine-Saint-Denis Frédéric Adnet se prononce pour un retour des élèves à l'école à partir du 11 mai, comme le souhaite Emmanuel Macron. "Les enfants ne risquent rien", assure-t-il.
INTERVIEW

C'est l'un des passages de l'allocution d'Emmanuel Macron qui a le plus interrogé : faut-il, comme l'a dit le chef de l'État, procéder à la "réouverture progressive des crèches, écoles, collèges et lycées" à partir du lundi 11 mai ? Pour le professeur Frédéric Adnet, invité jeudi de Sans Rendez-vous sur Europe 1, "les parents ne peuvent pas et ne doivent pas s'inquiéter si leur enfant tombe malade" du coronavirus en retrouvant les salles de classe et leurs camarades.

"Le déconfinement doit se faire de manière progressive et ne cibler que les personnes les moins à risque", explique Frédéric Adnet, chef du Samu de Seine-Saint-Denis et des urgences de l'hôpital Avicenne de Bobigny. "Et parmi les populations les moins à risque, qui ne risquent pas de développer la forme grave de la maladie, pour lesquelles il n'y a pratiquement aucune mortalité, il y a les enfants."

Attention aux personnes à risque

Selon le professeur Adnet, c'est simple : "Les enfants ne risquent rien, tout comme les parents jeunes. En dessous de 40 ans, la mortalité est pratiquement négligeable." Par contre, nuance-t-il, "le confinement doit s'exercer de manière rigoureuse sur les personnes qui ont des facteurs de risque de développer la forme grave de la maladie. Ce sont les patients diabétiques, âgés, hypertendus, ou avec un surpoids. Ce sont les quatre plus gros facteurs de risque de mortalité."

D'où la nécessité, à partir du 11 mai, de ne pas oublier les mesures drastiques appliquées depuis maintenant un mois dans toute la France. "Bien sûr que si ces personnes-là (à risque, NDLR) vivent avec un enfant, il ne faut pas mettre l'enfant à l'école ou mettre des gestes barrières efficaces."

"Dépistage sérologique des enfants"

Le professeur Frédéric Adnet a une piste pour que le déconfinement des enfants se fasse le plus efficacement possible. "Il faut un dépistage sérologique des enfants", affirme-t-il. "Admettons que des enfants finissent par se contaminer : ils vont faire des petits rhumes et tout va rentrer dans l'ordre. S'ils ont des petits rhumes, normalement ils sont immunisés. S'ils sont immunisés, ils peuvent aller voir des personnes à risque. Pourquoi ne pas marquer le statut de séroconversion ou non sur le carnet de santé de l'enfant ? Ça leur permettra d'aller voir des grands-parents dans des maisons de retraite et socialiser les personnes à risque qu'on laisse confinées." Car selon lui, "le plan B", qui consiste à "laisser les enfants confinés", est "insupportable". "Ce n'est pas possible."