Les yeux rivés sur la télévision qui diffuse des clips en boucle, des dizaines de patients tentent de faire passer le temps. A l'hôpital d'Arpajon, dans l'Essonne, comme dans beaucoup d'hôpitaux français, les urgences sont saturées. Un problème auquel souhaite remédier Emmanuel Macron grâce à son plan santé, présenté mardi.
"On n'a pas le choix". Magali est venue accompagner son fils après qu'il se soit foulé le poignet. "Le réflexe, ça a été les urgences car avec mon médecin, je n'aurais pas eu un rendez-vous tout de suite. Je sais que c'est long, mais on n'a pas le choix", explique la mère de famille.
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"Pour un rendez-vous chez le dermato, il faut compter un an". Assise à côté d'elle, Bernadette acquiesce. Elle aurait préféré se faire soigner ailleurs. "Les vacances scolaires, les mercredis, les samedis... il n'y a plus de médecins", déplore-t-elle. "Pour prendre rendez-vous chez un dermato ou chez l'ophtalmo, il faut compter un an ici, dans l'Essonne. Pour un rendez-vous chez le gynéco, je ne vous en parle pas. Ils ne prennent plus de nouveaux patients. Quand vous appelez un médecin on vous dit 'faites le 15'", assure-t-elle.
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Suivre les patients à distance. Face à cet afflux, l'hôpital tente de renvoyer les patients chez eux dès que c'est possible, en les suivant à distance, explique Sabah Belkhir, médecin spécialisée en diabétologie. "On donne à chaque malade nos coordonnées téléphoniques, notre boite mail et cela empêche souvent des passages aux urgences", détaille-t-elle. D'autant que l'économie est importante. Une journée passée aux urgences pour une personne âgée, par exemple, coûte 4.000 euros. C'est dix fois moins si elle est soignée à domicile par un médecin et une infirmière.