A Paris, des microtraces de Covid-19 ont été détectées dans le réseau d’eau non-potable de la ville. De quoi alimenter les inquiétudes et les fantasmes. Par mesure de précaution, ce réseau n’est plus utilisé par la collectivité. Il est par ailleurs totalement indépendant du réseau d’eau potable de la capitale. Emmanuelle Wargon, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, rassure mercredi sur Europe 1. "Cela n’a aucun impact, ni ailleurs, ni sur l’eau potable de Paris."
Le cas particulier de Paris
Elle rappelle la situation particulière de la ville de Paris, qui utilise deux réseaux d'eau : un pour l'eau potable et l'autre non-potable, directement capté dans les cours d'eau pour le nettoyage ou encore la circulation dans les égouts. "C'est dans ce réseau que des tests ont été faits, et que l’on trouve des traces", précise Emmanuelle Wargon. "Mais ce réseau non potable, qui est un cas particulier à Paris, n’est pas du tout connecté au réseau normal d’eau potable."
Plus généralement, sur l'ensemble du territoire, la secrétaire d'Etat veut rassurer : l'eau potable n'est pas menacée par le coronavirus. "Nous savons traiter l’eau potable en France, avec de grandes entreprises et des régies publiques de proximité. Et nous savons garantir l’eau potable au robinet", rappelle-t-elle. "Dans certains cas, les usines qui traitent ont pu rajouter un peu de chlore parce qu’on consomme un peu moins d’eau en ce moment, et que lorsqu'on a un peu moins de volume, il faut traiter un peu plus". C'est la raison pour laquelle certains consommateurs ont pu sentir un gout chloré ces derniers temps après la consommation d'eau du robinet.
Pas de risques sur les eaux usées
En effet, si la consommation d'eau des ménages a augmenté, confinement oblige, elle est largement compensée par la baisse, voire la disparition, de la consommation d'eau industrielle ainsi que celle des cafés, bars, hôtels et restaurants. Sur l'ensemble du territoire, la consommation d'eau a baissé de 5%, et jusqu'à 20% en région parisienne.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Pendant combien de temps les porteurs sains sont-ils contagieux ?
> Quels sont les effets secondaires de la chloroquine ?
> Tests frelatés, faux appels aux dons... : attention aux arnaques liées au coronavirus
> Lecture, jeux de société... Comment stimuler son cerveau pendant le confinement ?
> Comment éviter de prendre des kilos pendant le confinement ?
Dans la plupart des collectivités, les eaux usées sont réutilisées. Mais là aussi elles sont traitées, assure Emmanuelle Wargon. "Quand on traite l’eau, on traite aussi les eaux usée. Et à la fin de ces traitements, on peut retrouver des boues, qui peuvent servir dans l’agriculture pour faire de l’engrais", précise-t-elle.
Pour le cas de ces boues à destination de l'agriculture, la secrétaire d'Etat affirme avoir consulté l'Agence de sécurité sanitaire. "L'Agence nous a dit : 'le virus n’est pas présent si ces boues sont traitées' : cela s’appelle de l’hygiénisation. On les chauffe ou on les passe à la chaux." Les boues ne sont pas utilisées sans traitement. Emmanuelle Wargon l'assure : des tests sont effectués pour "garantir la qualité de nos systèmes de traitement".