Les collégiens étaient moins nombreux à consommer alcool et tabac en 2014 par rapport à 2010, alors que leur usage du cannabis a stagné, affirme une étude de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies publiée mercredi.
Moins d'ivresses. "C'est une bonne nouvelle car on sait que le fait de rentrer plus tôt dans l'usage des produits va être un mauvais signe du point de vue de l'évolution à venir" des consommations, a observé François Beck, le directeur de l'OFDT. Les consommations de boissons alcoolisées et les ivresses alcooliques sont "en recul", pointe l'étude, faite à partir d'un échantillon de 10.400 élèves. Le niveau de l'expérimentation d'alcool, c'est-à-dire le fait d'en avoir consommé au moins une fois, est passé de 71 % en 2010 à 64 % en 2014, alors que la consommation d'alcool au cours du mois a diminué de 46 % à 30 % et l'ivresse récente de 11 % à 6 % sur la même période, d'après la recherche.
10% des collégiens fument quotidiennement. Pour le tabac, la baisse est plus faible, l'expérimentation étant passée de 30 à 28 % entre 2010 et 2014 tandis que l'usage quotidien de la cigarette recule de 12 à 10 %. Les indicateurs sont "stables" entre les deux enquêtes pour l'expérimentation (10 %) et l'usage récent (8 %) du cannabis. "On a toujours l'impression que les jeunes font les choses de plus en plus jeunes. Mais ce n'est pas possible. Les jeunes sont sensibles aux dispositions législatives et à ce que disent leurs pairs", a expliqué François Beck.
La 4e, année de toutes les expérimentations. Le renforcement des mesures de protection des jeunes depuis une dizaine d'années, comme celui de l'interdiction de vente d'alcool et tabac aux mineurs, a ainsi eu un "effet de dénormalisation importante" chez les collégiens, a-t-il poursuivi. Ces améliorations sont surtout le fait des filles, l'usage de l'alcool et du cannabis étant surtout masculin, ce qui est "un peu moins vrai" pour le tabac, selon le sociologue. La classe de 4e est "charnière" pour les expérimentations et usage de tabac, alcool et cannabis, les deux premières années du collège se distinguant par des consommateurs plus rares - un jeune sur 10 (10 %) a déjà fumé une cigarette et un sur vingt (5 %) déclare avoir été ivre en classe de 6e. Pour le cannabis, ils ne sont que 1,5 % à indiquer en avoir déjà consommé lors de cette première classe du collège.