Les dentistes sont en colère. Ils vont peut-être être contraints de rembourser les aides perçues au printemps 2020. Depuis quelques semaines, ils sont nombreux à avoir reçu de la part de l'assurance maladie une demande de remboursement de trop-perçus. "Ce que l'on trouve scandaleux, c'est d'être pénalisé parce qu'on a aidé, parce qu'on a travaillé, parce qu'on s'est mis à la disposition des autres", déplore Alain Durand, du conseil de l'Ordre d'Occitanie.
Plus d'un dentiste sur deux a bénéficié d'une aide de l'État l'an dernier, en mars et en avril, calculée par rapport du chiffre d'affaires. Toutefois, l'assurance maladie a revu son calcul. Le manque à gagner est désormais évalué sur la période allant de mars à juin. Alors même qu'en plein déconfinement beaucoup avaient redoublé d'effort et reçu tous ces patients qui avaient retardé leurs soins dentaires.
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"On a travaillé les samedis et dimanches, y compris, ce qui veut dire qu'on a travaillé 7 jours sur 7 à 12 heures, 14 heures par jour pour simplement rendre service. S'ils avaient calculé que sur les deux mois, ils n'avaient rien à rembourser. En calculant sur trois mois et demi, ça change complètement la donne et ça coûte très cher aux praticiens."
"C’est une aberration"
Alain Durand doit donc rembourser une bonne partie des aides perçues. "On me réclame 70% de ce que j'ai eu comme indemnités", a-t-il déploré. "Mais là, on me réclame une telle somme, c'est que maintenant, je perds de l'argent. Vu que vous payez des charges, taxes, impôts dessus pour l'année dernière, vous êtes à 110% de frais. Vous avez perdu de l'argent. C'est une aberration. On ne comprend pas. C'est une façon de nous remercier."
L'assurance maladie propose d'échelonner ce remboursement sur six mois. Une mesure pas suffisante pour le conseil de l'Ordre et les syndicats de praticiens, qui en appellent à un arbitrage du chef de l'État.