Il aura fallu attendre quatre ans pour voir l’une des dispositions de la loi bioéthique de 2011 autorisée par un décret. Selon Libération, le gouvernement va finalement rendre possible sous peu le don de gamètes, par l’intermédiaire d’ovocytes ou de spermatozoïde, aux personnes n’ayant pas encore d’enfants. L’objectif est simple : réduire la pénurie, alors qu’en 2013, selon le quotidien, 2.600 couples en mal d’enfants étaient en attente de gamètes dans le cadre d’une Procréation médicalement assistée (PMA).
Les donneurs autorisés à conserver leurs gamètes. Mais le décret bientôt publié prévoit une autre disposition, tout aussi nouvelle : les donneurs seront autorisés à conserver leurs propres gamètes, pour leur propre usage, et ce pendant plusieurs années. Là encore, l’objectif est d’encourager les femmes, plus concernées par cette mesure, à donner. Le gouvernement espère ainsi atteindre le nombre de 900 donneuses, le double d’aujourd’hui.
Retarder l’horloge biologique. Marisol Touraine, ministre de la Santé, s’apprête donc à appliquer une loi de 2011, au moment où la droite était au pouvoir. Et s’il a fallu attendre aussi longtemps, c’est parce que les négociations avec le Conseil d’Etat ont duré. Car le risque, pour les Sages, étaient que les femmes choisissent de conserver leurs ovocytes pour pouvoir enfanter plus tard, à un âge où la fertilité baisse, et ainsi privilégier leur carrière à une éventuelle maternité. Bref, de retarder la fameuse horloge biologique. Certaines femmes franchissaient d’ailleurs les Pyrénées pour conserver en Espagne, où la loi est plus souple, leurs ovocytes. Afin de limiter cet écueil, le futur décret prévoit que les donneuses devront céder au moins la moitié de leurs gamètes lors d’un don. Et si leur nombre est insuffisant, la donneuse ne pourra pas en conserver pour son propre usage. Histoire que l’altruisme reste la règle et ne devienne pas l’exception.