Les enfants français trop longtemps nourris avec des bouillies, selon une étude

Les chercheurs ont proposé aux enfants des aliments plus variés que la bouillie généralement servie. Image d'illustration. © Tobias SCHWARZ / AFP
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Europe1.fr avec AFP

Selon une étude, les enfants sont prêts plus tôt qu'on ne le pense à manger la plupart des textures. 

Les très jeunes enfants français sont trop longtemps nourris avec des aliments  réduits en bouillie, ont affirmé lundi des scientifiques qui leur ont fait tester, et apprécier, des nourritures plus solides.

"Les enfants acceptent en petite quantité la plupart des textures à un âge plus précoce que ce que leur proposent généralement leurs parents à la maison", ont écrit dans un communiqué les chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra).

"Entre 12 et 18 mois, les enfants mastiquaient tous les aliments". Pour les besoins de cette étude, 49 enfants ont été enrôlés, la moitié à l'âge de six mois, l'autre moitié à l'âge d'un an. Ils ont été suivis pendant quatre à six mois. Sous contrôle de leurs parents, les chercheurs leur ont fait découvrir des aliments plus variés que l'éternelle bouillie généralement servie à la maison. "Purées lisse ou granuleuse, petits morceaux de légumes  cuits ou crus, petits morceaux de viande, pâtes, muesli, morceaux collants (banane et brie) et petits plats bébé du commerce ou un morceau (pain et biscuit) d'aliments de textures très variées", ont-ils détaillé.

Résultat : dès l'âge de six mois, "les purées granuleuses avec ou sans petits morceaux mous étaient très bien acceptées". Entre six et dix mois, "les enfants apprenaient progressivement à mastiquer, ce qui leur permettaient d'accepter de mieux en mieux des morceaux mous, collants et le pain". Enfin, "entre 12 et 18 mois, les enfants mastiquaient tous les aliments" et arrêtaient de les sucer, ont décrit les chercheurs.

L'importance des premières expériences gustatives. Ces travaux devraient amener à préciser les recommandations sur la diversification alimentaires, qui restent assez vagues aujourd'hui. "C'est la première étude pour évaluer l'acceptation d'une vaste gamme d'aliments avec différentes textures lors de la petite enfance", selon les scientifiques, qui ont travaillé en collaboration avec l'industriel Blédina (groupe Danone) pour cette étude publiée dans la revue Food Quality and Preference.

La principale auteure de l'étude, Sophie Nicklaus, a tiré de ses observations des enseignements pour tous les parents. Car il y a des moyens de faire apprécier les légumes. D'après cette biologiste et agronome, "les enfants apprennent à tirer plaisir des aliments à travers leurs premières expériences gustatives - à partir de leur exposition au goût, à l'apparence, à la texture et à la saveur des aliments sains (...) Et une fois qu'un enfant aime un aliment, cette préférence le suit dans sa vie adulte".