Les femmes qui ont survécu à la forme la plus répandue du cancer du sein vivent plus longtemps que les femmes qui ne sont atteintes par la maladie. C'est ce que révèle une étude menée par l'Institut néerlandais du cancer et présentée au Congrès européen sur le cancer, qui se tenait le week-end dernier à Amsterdam.
10% de risques en moins de mourir dans les dix ans. L'étude porte sur 10.000 femmes allemandes diagnostiquées entre 1989 et 2004. Les chercheurs les ont suivies pendant dix ans et ont comparé leur taux de mortalité avec celui du reste de la population. Et ils ont découvert que les femmes de 50 ans ou plus traitées pour cette forme précoce de cancer ont en moyenne 10% de risques en moins de mourir dans les dix ans, par rapport à celles qui n'ont jamais été atteintes par la maladie.
Une prise en charge médicale complète. Comment expliquer ce chiffre ? Pour les professionnels de santé, il est lié à la prise en charge complète de ces patientes. "Grâce au dépistage de plus en plus précoce, on détecte des cancers du sein qui n’ont pas encore d’envahissement et qui, traités à temps, guérissent. C’est la seule forme de cancer du sein où on peut parler de guérison", souligne le docteur Nasrine Callet, gynécologue-oncologue à l’Institut Curie, interrogée par Europe 1 mardi. "Ce sont des femmes qui, au niveau médical, sont prises en charge globalement. On les surveille de manière plus répétitive et plus régulière. On leur apprend une hygiène de vie", précise le Dr Nasrine Callet. "À l'Institut Curie, on leur apprend comment il faut s’alimenter, quels aliments il faut prendre régulièrement, comment faire une activité physique adaptée. On lutte également contre le tabagisme", décrit la gynécologue. Pour Dr Nasrine Callet, c'est "cette prise en charge qui évite d’autres maladies métaboliques (diabète, maladies cardio-vasculaires…)".