Finie l'époque où vous connaissiez par cœur les dix chiffres du numéro de téléphone de l'être aimé ou de vos enfants. Internet et les nouveaux supports numériques sont passés par là. Aujourd'hui, plus de la moitié des Français détenteurs de smartphones et de tablettes sont incapables de se souvenir du numéro de téléphone de leurs enfants, un phénomène appelée "amnésie numérique", selon une étude du cabinet de sécurité informatique Kaspersky rendue publique mercredi.
Les Français se souviennent des numéros de leur enfance. Élément de comparaison significatif pour bien prendre la mesure de l'impact des smartphones sur ce phénomène : environ un tiers des Français ne se souvient pas du numéro de la personne qui partage leur vie, alors que seulement 48% ont oublié celui du domicile où ils vivaient à l'adolescence. Toutes les tranches d'âge sont concernées par ce phénomène, réparti par ailleurs uniformément entre les sexes. La majorité des consommateurs français connectés ne connaissent ainsi pas par cœur des numéros de téléphone de première importance, tels que celui de leurs enfants (58 %), ou de leur propre lieu de travail (51,5%).
Mais pas ceux qu'ils utilisent depuis l'apparition des smartphones. "L'amnésie numérique" telle que la décrit Kaspersky est "le fait d'oublier les informations que nous conservons dans un appareil numérique". L'individu, qui ne ressent pus la nécessité d'exercer sa mémoire puisque ces informations se trouvent à sa disposition, a donc tendance à plus facilement oublier.
La conséquence, un état de dépendance au smartphone. "Notre incapacité croissante à nous souvenir des numéros importants parce qu'ils sont juste à un clic de distance nous laisse extrêmement vulnérable dans le cas où le dispositif est perdu ou volé, ou les données compromises", notent les auteurs. Une vulnérabilité, voire une dépendance. S'ils perdaient ces informations ou l'accès à celles-ci dans un smartphone ou une tablette, 17,6% des Français déclarent qu'ils ressentiraient un état de panique car c'est le seul endroit où ils les auraient stockées.
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Une seule solution, remobiliser ses neurones. "L'acte de mémorisation est une compétence et son importance dans notre boîte à outils cognitive dépend du degré de pertinence qu'il revêt pour nous dans le fait de naviguer efficacement dans notre monde", tempère néanmoins le Docteur Katryn Mills, du département de Neuroscience de l'University College de Londres, cité dans l'étude. Ainsi 71,9% des Français affirment utiliser internet comme une extension de leur cerveau, ce chiffre dépassant les 83% chez les jeunes âgés de 16 à 24 ans. Une extension de cerveau assez risquée, puisqu'elle peut à tout moment tomber en panne, être volée ou tout simplement ne plus avoir de batterie. Une seule solution pour se départir de cette dépendance, faire marcher ses neurones.