Si les jeunes boivent trop d'alcool, comme l'ont montré de nombreuses études, les seniors ne sont pas en reste. Une étude publiée lundi dans le réputé British Medical Journal montre la surconsommation chez les plus de 65 ans.
Un senior sur cinq concerné. Cette étude de grande ampleur réalisée auprès de 28.000 personnes âgées de 65 ans et plus et résidant dans le centre de Londres fait ressortir un constat accablant : un senior sur cinq boit de l'alcool de façon excessive. Les hommes consomment ainsi l'équivalent d'une bouteille de whisky par semaine, tandis que les femmes boivent l'équivalent de deux bouteilles de vin dans la même période, ce qui représente trois verres quotidiens pour les hommes, et deux pour les femmes. Soit la "consommation maximale à moindre risque" recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les femmes.
"Les risques explosent" avec le vieillissement. Mais cette limite devrait toutefois être abaissée en vieillissant. Car pour l'organisme des personnes âgées, l'alcool est encore plus mauvais que pour un individu plus jeune. "Pour une même quantité d'alcool consommée, les effets vont être plus importants. D'abord sur le cerveau, qui est la première cible de l'alcool. Ce dernier a un facteur d'aggravation, ou d'apparition plus précoce de la maladie d'Alzheimer. Quand on rajoute à ça le fait que les personnes âgées ont souvent des maladies et prennent beaucoup de médicaments, les risques explosent", explique à Europe 1 Pascal Menecier, addictologue au centre hospitalier de Mâcon.
Une surconsommation débutée tardivement. Cette étude réalisée par les chercheurs de l'université du King's college de Londres révèle une information surprenante : dans un tiers des cas, la surconsommation alcoolique a commencé tardivement, après 60 ans, par exemple pour vaincre l'ennui, après la retraite, ou suite à la mort prématurée de sa moitié