Les pharmaciens déplorent une hausse des agressions depuis le début du confinement. 5:29
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Carine Wolf-Thald, présidente de l’Ordre des pharmaciens, déplore une forte hausse des agressions sur ses confrères. "On est au double voire au triple d’agressions, qui sont presque toujours liées au coronavirus", s’inquiète-t-elle sur Europe 1.
INTERVIEW

Le confinement dû au coronavirus tend les esprits, y compris contre les professionnels de santé. Les pharmaciens, confrontés à une forte demande en masques de protection et en gel hydroalcoolique, ont ainsi constaté une hausse des agressions. "On a un système d’alerte où les pharmaciens peuvent déclarer les agressions en ligne. On a comparé la même semaine par rapport à l’année dernière, on est aujourd’hui au double voire au triple d’agressions, qui sont presque toujours liées au Covid", s’alarme Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre des pharmaciens, interrogée mardi après-midi dans Sans rendez-vous sur Europe 1.

"Il y a des agressions physiques et à l’arme blanche, jusqu’à des menaces de mort. Ça va très loin", se désole-t-elle.

"Il y a de l’agressivité pour avoir des masques ou du gel hydroalcoolique"

Carine Wolf-Thal a expliqué cette augmentation des agressions par la forte demande de masques et de gel hydralcoolique, en rupture de stocks dans de nombreuses officines. "Il y a de l’agressivité pour avoir des masques ou du gel hydroalcoolique. La population ne comprend pas [pourquoi elle] n'a pas accès à ces dispositifs de protection. Il y a beaucoup d’anxiété derrière", note la présidente de l’Ordre des pharmaciens.

"Les gens ne comprennent pas comment d’autres gens ont des masques. Il y a du marché noir et beaucoup de vols dans les hôpitaux. Mais certaines personnes avaient déjà des masques chez eux", poursuit-elle, ajoutant que "le confinement n’aide pas." "Le fait d’être confiné dans de petits appartements stresse beaucoup les gens, qui déversent leur stress sur nous."

"On espère que les choses vont s’apaiser"

Face à cette hausse des agressions, Carine Wolf-Thal encourage ses confrères "à se protéger et à se préserver". "Il faut mettre les équipes en repos", préconise-t-elle.

"Il y a aussi la crainte d’être contaminé soi-même. Comme toutes les professions, nous sommes en manque de masques et de gants. Avec le confinement, l’activité va diminuer. Certains pharmaciens commencent même à mettre du personnel au chômage technique, donc on espère que les choses vont s’apaiser. Mais il y a une grosse pression et une demande de la population d’avoir accès aux pharmaciens."