Elles pointent le bout de leurs antennes un peu partout depuis plusieurs semaines. Et créent une véritable psychose depuis que des spécimens ont été repérés dans des métros, des cinémas, voire dans des établissements scolaires, comme à Marseille où le collège Joséphine-Baker a dû fermer ses portes pour une durée indéterminée. Mais en dépit de l'angoisse, voire du dégoût que suscitent les punaises de lit, leur présence autour de nous constitue-t-elle un risque majeur pour notre santé ?
À en croire le site du ministère de la Santé, les punaises de lit causent essentiellement des atteintes dermatologiques. Cela peut prendre la forme de simples démangeaisons qui peuvent néanmoins se transformer en plaques et gonflements, semblable à de l'urticaire, dans le cas où la personne infectée développerait une allergie. Le ministère précise également que "la sensibilité d’une personne peut s’accroître si le nombre de piqûres augmente". D'où la nécessité d'agir rapidement dès lors que le phénomène est détecté. Ce qui peut parfois s'avérer délicat dans la mesure où certaines victimes ne sont tout simplement pas conscientes d'avoir été mordues. "30% des gens piqués n'ont même pas de boutons", indique le Docteur Arezki Izri, parasitologue à l'Hôpital Avicenne de Bobigny en Seine-Saint-Denis.
Impact psychologique
Les punaises de lit peuvent, dans de plus rares cas, être source d'anémie, comprendre une diminution du nombre de globules rouges dans le sang. Mais en aucun cas, ces nuisibles ne sont vecteurs de maladies graves, contrairement aux moustiques. Toutefois, leur prolifération peut provoquer une forme de stress collectif, notamment dans les lieux publics. Invité d'Europe 1 13H ce mercredi, Nicolas Roux de Bézieux, fondateur de Dogtector, entreprise de détection canine des punaises de lit, appelle à ne pas sombrer dans la psychose. "Des gens ne s'assoient plus dans le métro, il y a des rames bondées, mais avec tout le monde debout. Or la chance d'attraper des punaises de lit dans le métro est infinitésimale. Et quand bien même, il y en aurait et qu'elle grimperait sur vous, le temps que vous arriviez chez vous, elle sera tombée depuis longtemps", rassure-t-il.
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Pour autant, l'impact psychologique d'une invasion n'est pas à négliger. En cas d'infestation sévère, il n'est pas rare de développer un sentiment de honte, d'anxiété permanente, voire de l'isolement et des troubles du sommeil. "Cela peut même aller jusqu'à la dépression", alerte le Docteur Izri. "J'ai constaté que l'accompagnement technique ne suffisait pas dans certains cas. Il fallait faire davantage pour soulager les gens. Pour ceux qui me consultent, je fais en sorte d'être une passerelle avec les psychologues et les psychiatres de métier", disait il y a quelques jours le docteur Pascal Delaunay, parasitologue et entomologiste médical au CHU de Nice, auprès de France 3 Bretagne.
Punaises de lit :
— Europe 1 (@Europe1) October 4, 2023
"Ne paniquez pas ! Ce n'est pas les poux, ce n'est pas les puces, vous n'allez pas en amener dans métro. C'est les vacances la première cause d'infestation" Nicolas Roux de Bézieux, Dirigeant chez Badbugsfr dans #Europe113Hpic.twitter.com/DH0hmg4HhD
Pour se débarrasser des punaises de lit repérées à domicile, le ministère de la Santé préconise diverses méthodes : laver à plus de 55 degrés vêtements, oreillers et linge de maison, nettoyer à la vapeur les recoins et les meubles ou encore calfeutrer les fentes apparentes sur les murs ou entre les plinthes.