Le nombre de cas de rougeole aux Etats-Unis a atteint son plus haut niveau en 25 ans, et le pays pourrait "perdre son statut d'élimination de la rougeole" si l'épidémie se poursuivait au-delà de l'été, ont prévenu jeudi les autorités sanitaires américaines.
173 cas en avril, 60 en mai
Le nombre de malades depuis le début 2019 a atteint 971 jeudi, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), un record depuis les 963 cas enregistrés sur toute l'année 1992. En 2000, la rougeole a été déclarée "éliminée" aux Etats-Unis, un but qui avait été fixé en 1966 avec le début de la vaccination. Ce terme correspond à l'absence de transmission continue pendant 12 mois dans une zone géographique particulière (le terme d'"éradication" correspond à une élimination sur toute la planète).
Dans le cas présent, c'est l'épidémie persistante de la région new-yorkaise qui alarme les autorités. Elle a commencé officiellement à New York le 30 septembre 2018, et dans le comté voisin de Rockland le 1er octobre. Si elle continuait pendant encore quatre mois, selon cette convention, les Etats-Unis ne pourront plus dire qu'ils ont "éliminé" la maladie. Malgré la vaccination obligatoire décrétée par le maire de New York début avril dans les quartiers de la communauté juive les plus touchés, la ville a eu 173 cas en avril et 60 en mai.
"Les vaccins sont sûrs, ils ne causent pas l'autisme"
En pratique, les Etats-Unis ne sont jamais descendus à zéro cas. Depuis 2000, le nombre de cas oscillait entre quelques dizaines et quelques centaines par an, le maximum étant de 667 malades en 2014, une épidémie qui était alors concentrée pour plus de la moitié dans des communautés amish de l'Ohio (nord). La résurgence de foyers est principalement due à des voyageurs non-vaccinés ou sous-vaccinés contaminés à l'étranger et revenant aux Etats-Unis. C'est le cas depuis l'an dernier dans diverses régions des Etats-Unis, avec des souches importées notamment des Philippines, d'Israël et d'Ukraine.
"Le seul moyen de mettre fin à l'épidémie est que tous les enfants et adultes qui peuvent être vaccinés le soient", a déclaré Robert Redfield, le directeur des CDC. "Je veux rassurer à nouveau les parents et leur dire que les vaccins sont sûrs, ils ne causent pas l'autisme. Le danger plus grave est la maladie que la vaccination prévient".