C'est peu et à la fois beaucoup. Les ventes de cigarettes en France ont augmenté de 1% en volume en 2015 selon des premiers chiffres publiés par Logista France, fournisseur de la quasi-totalité des buralistes, une première depuis 2009, imputée notamment à des contrôles accrus aux frontières, faisant baisser les achats de cigarettes dans les pays voisins.
Largement en baisse habituellement. Au cours de l'année passée, 45,46 milliards de cigarettes ont été livrées aux buralistes dans l'Hexagone, soit une hausse de 1% par rapport à l'année précédente, selon Logista. En valeur, la hausse de ventes des cigarettes est de 1,2%, à 15,34 milliards d'euros. Si l'on prend en compte le total des ventes de tabac (incluant cigares, tabac à rouler...), elles s'établissent à 56,32 milliards d'unités, enregistrant une hausse de 1,6% sur 2015. Les deux années précédentes, les ventes de cigarettes avaient enregistré des baisses en volume de 5,3% en 2014 et 7,5% en 2013.
La consommation ne bouge pas. "Si les ventes de cigarettes légales (chez les buralistes) ont augmenté de 1,2% en valeur, la consommation elle est restée absolument identique. A ce jour, aucun élément ne permet d'affirmer que la prévalence, soit le nombre de fumeurs, a augmenté", a expliqué Eric Sensi, directeur des affaires corporate chez Seita, filiale française du cigarettier britannique Imperial Tobacco. "Ce n'est pas la consommation de tabac qui augmente mais bien les ventes légales chez les buralistes au dépend des flux transfrontaliers. Il ne s'agit que d'un simple transfert des achats illégaux vers les achats légaux", précise-t-il.
Un effet "attentats". Par ailleurs, "les événements récents ont entraîné des contrôles aux frontières plus importants, donc à moins de recours aux achats de cigarettes transfrontaliers ces derniers mois", a-t-il souligné. Pour Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes, "depuis "Charlie" et les attentats de novembre, les personnes réfléchissent à deux fois avant d'acheter plus de quatre cartouches de cigarettes à l'étranger (le maximum légal, ndlr), sachant qu'ils seront contrôlés".
Des prix stables. Autre élément d'explication : la stabilité des prix. Après une augmentation de 40 centimes en octobre 2012, puis de 20 centimes en juillet 2013, la dernière hausse du prix des cigarettes est intervenue en janvier 2014, portant le prix du paquet le moins cher à 6,50 euros, et celui du plus cher, pour la marque la plus vendue (Malboro), à 7 euros. "Sur l'année, cette stabilité a conduit à un resserrement des écarts de prix avec les pays voisins de la France", ajoute Eric Sensi.