Quarante-deux plaignants du Levothyrox ont assigné lundi le laboratoire Merck devant le TGI de Toulouse, réclamant notamment des indemnités pour préjudice d'anxiété et préjudice moral. La juridiction toulousaine rendra sa décision le 5 novembre. "C'est un dossier extrêmement douloureux car il concerne un grand nombre de personnes", a lancé en préambule de sa plaidoirie l'avocat des demandeurs, Me Jacques Lévy évoquant entre 500.000 et 1 million de patients en souffrance.
Des effets secondaires signalés à l'été 2017. Le Levothyrox, prescrit contre l'hypothyroïdie, a changé de formule en France en mars 2017. À partir de juillet et août, des milliers de patients ont commencé à signaler des effets secondaires parfois très invalidants : fatigue, maux de tête, insomnie, vertiges, douleurs articulaires et musculaires et chute de cheveux.
"Pendant plusieurs mois, les malades ignoraient qu'on avait changé le médicament", a plaidé Me Levy réclamant 15.000 euros au titre du préjudice d'anxiété et la même somme pour le préjudice moral. En outre, il a demandé le maintien de la commercialisation de l'ancienne formule et la réalisation une expertise afin de pouvoir fixer le préjudice corporel subi par les demandeurs.
Le rejet de ces assignations demandé par Merck. L'avocat du laboratoire, Me Antoine Robert, a de son côté demandé au tribunal de rejeter l'ensemble des ces demandes estimant notamment que les préjudices n'étaient pas démontrés dans la majorité des dossier présentés. En juin, la cour d'appel de Toulouse a confirmé la condamnation prononcée en novembre qui ordonnait aux laboratoires Merck de délivrer "sans délai" l'ancienne formule du médicament à 25 patients de Haute-Garonne. Le troisième rapport de pharmacovigilance sur le Levothyrox, dévoilé début septembre par l'Agence du médicament, ne permet toujours pas d'expliquer la vague des effets indésirables attribués par certains patients à la nouvelle formule de ce médicament pour la thyroïde.