Lire peut vous faire vivre mieux et plus longtemps

Les lecteurs réguliers seraient notamment moins susceptibles que les autres de développer la maladie d'Alzheimer ou la démence.
Les lecteurs réguliers seraient notamment moins susceptibles que les autres de développer la maladie d'Alzheimer ou la démence. © Giphy.com
  • Copié
T.M.
De nombreuses études ont déjà prouvé les bienfaits de la lecture sur notre santé, alors que le 37ème Salon du livre – rebaptisé Livre Paris – ouvre ses portes vendredi.

Les Français lisent, grand bien leur fasse ! Alors que Livre Paris (ex-Salon du Livre) démarre vendredi, une étude du CNL (Centre national du livre), intitulée "Les Français et la lecture" dresse un constat globalement positif : les Français sont 84% à se déclarer spontanément lecteurs de livres, que ce soit par plaisir ou pour apprendre. Peut-être aussi parce que cette activité a de nombreux bienfaits sur la santé. La science en a déjà prouvé quelques-uns.

  • Lire prolonge l'espérance de vie

D’après une étude publiée en 2016 dans la revue Social Science & Medicine, se plonger dans un roman de fiction peut prolonger l’espérance de vie. Les chercheurs de l’université de Yale, aux États-Unis, ont suivi pendant douze ans plus de 3.600 hommes et femmes âgés de plus de 50 ans. Certains ne lisaient pas. D’autres, au contraire, passaient plus de 3h30 par semaine à lire des livres. Résultat : ces derniers ont vécu en moyenne 23 mois de plus que ceux qui ne lisaient pas du tout, quels que soient leur sexe, leur richesse, leur éducation ou leur santé.

  • Lire renforce la mémoire et réduit les risques d'Alzheimer

Lire un livre demande une certaine gymnastique de l’esprit : il faut garder en tête le cheminement de l'intrigue, les personnages, et se rappeler parfois de détails semés au fil des pages. Or, à chaque fois qu'un nouveau lot d'informations parvient au cerveau, une nouvelle mémoire se forme et de nouvelles synapses viennent renforcer celles déjà existantes. Une étude publiée en 2013 dans le journal scientifique Neurology rapporte même que les personnes qui s'adonnent à certaines activités intellectuelles, telles que les puzzles, les échecs ou la lecture, donc, réduisent leur risque de détérioration cognitive de 32% et seraient 2,5% moins susceptibles que les autres de développer la maladie d'Alzheimer ou la démence.

  • Lire stimule l’intelligence émotionnelle

La lecture a beau être une activité solitaire, elle peut malgré tout faciliter les relations humaines. Comment ? En vous rendant empathique. À condition de se sentir "transporté" par les romans dans lesquels vous vous plongez. C’est en tout cas le résultat d’une étude néerlandaise publiée dans la revue PLOS One en 2013. Une étude plus récente, publiée en juillet 2016, rendait les mêmes conclusions. Les participants, après avoir regardé 36 photos de yeux de différentes personnes, devaient désigner l’état d’esprit de la personne en question, en choisissant parmi quatre mots proposés. Au final, ceux qui lisaient régulièrement des fictions avaient plus de facilité à trouver l’émotion correspondante.

  • Lire permet de réduire l’anxiété

Ouvrir un bouquin oblige souvent à se concentrer. Et donc à oublier les tracas du quotidien. Dans une étude menée par l'Université du Sussex (Angleterre) en 2009, le neuropsychologue David Lewis estime ainsi que la lecture permet de réduire le stress de 68%, soit plus que la musique (61%), une tasse de thé (54%) ou une promenade (42%). En mesurant la tension des muscles et les battements du cœur des participants, les chercheurs ont en effet constaté que ceux-ci se relâchaient à partir de six minutes de lecture seulement.
Et le neuropsychologue de conclure : "Se perdre dans un livre est la relaxation ultime. Peu importe le livre que vous choisissez, en vous laissant absorber par lui, vous échappez à vos soucis et au monde réel qui peut être source de stress".

  • Lire améliore le sommeil

C’est une conséquence logique de la relaxation : la lecture améliore la qualité de notre sommeil. Plutôt que de consulter son téléphone portable ou de naviguer sur Internet, le mieux est encore de lire un peu avant d'éteindre la lumière. Une étude menée par la célèbre Mayo Clinic, en 2014, explique même qu'en instaurant un tel rituel avant chaque coucher, notre cerveau finit par envoyer à notre corps un signal afin de lui faire comprendre qu'il est temps de se reposer. Cela ne marche évidemment que s’il s’agit d’un livre, et non pas d’une tablette ou d’un ordinateur, qui renvoient quant à eux une lumière bleue (LED) altérant la qualité du sommeil. Si vous préférez lire sur un écran, préférez alors une liseuse n’utilisant pas le rétro-éclairage. 

  • Lire permet de lutter contre la dépression

Pour surmonter un divorce, pour réussir sa reconversion professionnelle ou pour guérir d'une dépression, les livres peuvent constituer un allié de poids. Cela porte même un nom : la "bibliothérapie".  Si elle n'est pas médicalement fondée, plusieurs études ont pu vérifier ses bienfaits. En 2013, deux chercheuses de l'université suédoise de Göteborg ont interviewé huit femmes en arrêt maladie sur une période de 4 à 36 mois. Elles ont pu constater que ces femmes lisaient beaucoup moins qu'en temps normal, et qu'elles se sont mises à lire des fictions qui faisaient écho à leur propre situation. Puis, petit à petit, de revenir à un type de littérature auquel elles étaient davantage habituées avant de tomber malade. Les chercheuses concluent alors que la lecture a participé à leur réhabilitation. "La lecture peut encourager les individus malades à devenir plus activement impliqués dans leur réhabilitation", expliquait l'une d'entre elles.

  • Lire rend plus intelligent

Lire, en plus de permettre d'enrichir son vocabulaire, peut aussi vous rendre plus intelligent, comme l'a montré une étude de 2014, publiée dans le journal Child Development. En étudiant le développement de 1.890 jumeaux monozygotes (ou "vrais" jumeaux), les chercheurs de l'université d'Édimbourg et du King's College de Londres se sont rendus compte, au travers de tests de lectures et d'intelligence, que remédier tôt aux problèmes de lecture permettait d'améliorer ses capacités cognitives générales, dès l'âge de 7 ans. De quoi valider cette situation du philosophe grec Platon : "La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses."