Les pharmaciens pourraient bientôt être au cœur de la lutte contre les déserts médicaux. Alors que la loi "ma santé 2022" arrive ce lundi en première lecture à l'Assemblée nationale, avec notamment la fin du numerus clausus et une nouvelle carte hospitalière, les députés de la majorité vont proposer des amendements pour donner plus de pouvoir aux pharmaciens.
Pas de déserts pharmaceutiques. L'avantage des pharmaciens, c'est qu'ils sont partout. Avec 22.510 officines sur tout le territoire en 2015, selon l'Ordre des pharmaciens, il n'y a pas de déserts pharmaceutiques. C'est ce qui a donné l'idée aux députés de la majorité de s'appuyer sur eux pour pallier le manque de médecins. Ils pourraient devenir beaucoup plus que des commerçants, mais interlocuteurs vers qui les patients pourront se tourner quand ils ont du mal à trouver un médecin, dans certaines situations seulement.
Permettre aux pharmaciens de délivrer certains médicaments... Concrètement, si l'amendement du député urgentiste LREM Thomas Mesnier est voté, les pharmaciens pourraient prescrire certains médicaments pour de petites pathologies comme l'angine, la conjonctivite ou la cystite.
Une idée qui énerve au plus haut point les médecins même s'il est prévu qu'elles soit encadrée par la Haute autorité de santé. "C'est vraiment une dégradation de la qualité de prise en charge des patients, et pour moi c'est vraiment scandaleux", avait pesté Jean-Paul Hamon, président de la fédération des médecins de France. "Tout ça n'est pas raisonnable, pour moi le pharmacien est une sécurité sanitaire et il ne faut pas lui faire changer de métier", avait-il ajouté au micro d'Europe 1, le 1er mars dernier.
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... Mais aussi de les renouveler. Malgré la réticence des opposants à cet amendement, Thomas Mesnier en a proposé un autre : permettre aux pharmaciens de renouveler eux-mêmes certains traitements chez des malades chroniques. "Quand vous avez de l'hypertension, du cholestérol, et que vous allez voir votre médecin tous les trois mois, on peut très bien envisager que vous n'alliez le voir que tous les six mois et qu'entre temps votre pharmacien vous renouvelle votre traitement", explique-t-il.
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Enfin, la dernière proposition des députés est de permettre au pharmacien de changer l'ordonnance du médecin en remplaçant un médicament par un autre en cas de rupture de stock. Une mesure qui serait encadrée et uniquement possible pour des maladies chroniques, comme l'asthme ou l'hypertension.