L'Assemblée nationale a supprimé du projet de loi santé, dans la nuit de mardi à mercredi en nouvelle lecture, le délit d'incitation à la maigreur excessive, visant notamment les sites internet dits "pro-ana" (pro-anorexie).
Ne pas faire des anorexiques des "clandestins". Les députés, y compris des élus Les Républicains tels Bernard Accoyer, ont adopté un amendement de suppression porté par la présidente de la commission des Affaires sociales, Catherine Lemorton (PS). La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'y est montrée favorable, affichant notamment le souci de ne pas "repousser vers la clandestinité des jeunes ou moins jeunes" touchés par l'anorexie.
Un an de prison. Initialement votée en avril en première lecture, sur initiative du rapporteur de l'époque et médecin Olivier Véran (PS) et avec le soutien du gouvernement, cette infraction devait être punissable d'un an de prison et 10.000 euros d'amende.
Un "danger de mort". L'objectif était de sanctionner l'incitation "à rechercher une maigreur excessive en encourageant des restrictions alimentaires prolongées ayant pour effet" d'exposer une personne "à un danger de mort ou de compromettre directement sa santé".