L'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'a pas encore toutes les réponses qu'elle cherche sur l'épidémie de Zika mais elle s'est déjà forgée une conviction : "Il est important de prendre toutes les précautions possibles". L'appel est lancé par Sylvie Briand, directrice du département pandémies et épidémies de l'OMS, invitée d'Europe Nuit lundi, quelques heures après avoir fait du virus Zika "une urgence de santé publique mondiale". L'épidémie concerne en premier lieu l'Amérique du Sud et les Caraïbes mais plusieurs cas ont été signalés en Europe.
"La maladie en elle-même n'est pas grave". "Pour le moment, la question fondamentale est de savoir si les complications neurologiques qu'on observe sont effectivement liées au virus zika", explique Sylvie Briand, selon qui il y a "quelques données scientifiques sur le sujet mais pas assez pour établir un lien de cause à effet formel". Pour autant, "l'augmentation des cas de malformations chez les nouveaux-nés au Brésil est arrivée pratiquement en même temps que l'épidémie de zika".
Les bébés victimes de malformations "naissent avec une toute petite tête et des grands déficits mentaux", décrit-elle. Le virus pourrait également être à l'origine d'une recrudescence du syndrome de Guillain-Barré, qui entraîne une paralysie progressive. "La maladie en elle-même n'est pas grave", diagnostique Sylvie Briand. "Ce qui est grave, ce sont ses complications."
À la recherche d'un traitement. En l'absence de plus de certitudes sur l'épidémie de Zika, il est également trop tôt pour se projeter sur un traitement. "Pour l'instant, on est en train de faire le bilan au niveau mondial de ce qui existe dans les bureaux d'études et de recherches qui ont travaillé sur le sujet", explique Sylvie Briand, avec un nouveau motif de prudence : "L'objectif à terme est de l'administrer à des femmes enceintes donc il faut s'assurer de la complète sécurité du vaccin".