En France, le coût de la lutte contre le cancer est passé de 20 milliards d'euros en 2004 à 28 milliards en 2017. "A un moment donné on va se retrouver face à un précipice économique." Ancien président de l'Institut national du cancer, à l'origine du plan cancer de 2003, David Khayat voit dans cet état de fait la conséquence de plusieurs facteurs, parmi lesquels l'augmentation du nombre de cas.
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C'est en effet une tendance à l'échelle mondiale, et particulièrement marquée en France : en 2000 dans l'hexagone, on recensait chaque année 280.000 nouveaux cas contre quasiment 400.000 en 2019. De plus, un certain nombre de malades vivent désormais plus longtemps avec la maladie, grâce à l'amélioration globale de leur prise en charge.
Le mode de traitement a lui aussi beaucoup évolué. Alors qu'elle était auparavant essentiellement centrée sur la chimie, la recherche de médicaments est aujourd'hui basée sur les bio-technologies, avec un traitement plus personnalisé. Le coût du traitement s'en trouve majoré, avec des médicaments "dix, vingt ou cent fois plus chers", selon David Khayat.
Des malades mieux traités mais un coût qui explose
Les malades sont donc mieux traités et vivent mieux avec la maladie, mais "le problème, c'est de réfléchir à l'avenir", avance le cancérologue. "Avec une augmentation aussi rapide des dépenses liées à la prise en charge du cancer, il est clair que l’on ne va pas pouvoir continuer comme ça pendant très longtemps."
Face à ce constat, David Khayat pose la question de l'accessibilité des traitements : "Va-t-on avoir un traitement pour tout le monde, ou allons nous vers une médecine à deux vitesses ?", a-t-il posé en précisant que cette dernière possibilité n'était selon lui pas souhaitable.