Selon l'OMS, 152 millions de personnes, dont 1,8 million en France, devraient être touchées d’ici à 2050 par les maladies neurodégénératives. Si aucun traitement n'existe pour s'en protéger, une étude de la revue The Lancet montre que porter une aide auditive réduirait le risque d'un déclin cognitif, surtout chez les personnes qui ont un risque élevé de développer une forme de démence. Une expérience sur un groupe de près de 1.000 volontaires de plus de 70 ans le démontre.
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"L'information auditive va être traitée dans plein d'autres régions du cerveau"
Parmi eux, 238 personnes avaient des problèmes cardio-vasculaires, une pression artérielle élevée ou encore du diabète, ce qui augmente leur probabilité d'avoir une maladie comme Alzheimer. Sur cette population fragile, à qui l'on a fourni des appareils, le risque de déclin cognitif a diminué de 48% en trois ans. Une bonne ouïe permet donc au cerveau d'être mieux stimulé, comme l'explique Hervé Platel, professeur de neuropsychologie à l'université de Caen. "Dans le cerveau de quelqu'un qui soit écoute une conversation, soit écoute des sons de l'environnement, etc, on s'aperçoit que l'information auditive va être traitée dans plein d'autres régions du cerveau liées à la mémoire, liées à la motricité et ainsi à la réserve cognitive pour continuer à la maintenir. Donc, il est important de se faire appareiller."
Pourtant, en France, parmi les personnes qui souffrent d'une perte d'audition, seulement 1 français sur 5 porte des prothèses auditives. Selon Hervé Platel, il faudrait que l'appareillage d'une personne devienne aussi banal que de porter des lunettes pour améliorer sa vue.