"Mangeons-nous trop de viande ?" : alors que les messages de précaution ou d'alerte autour de la consommation de viande se multiplient, 60 millions de consommateurs enjoint de se méfier des dogmes et de respecter un certain équilibre alimentaire. "Les avis sur la consommation de viande et ses impacts sur la santé se suivent… mais ne se ressemblent pas", note jeudi le magazine dans un hors-série.
"Eviter les dogmes, dans un sens ou l'autre". Vache folle, OMS accusant la viande rouge d'être cancérogène, actions coup de poing d'associations sur les conditions d'élevage ont contribué à l'émergence de nouveaux modes de consommation réduisant ou bannissant les produits carnés. Les végétariens représentent aujourd'hui 3% de la population, et les "flexitariens" (personnes réduisant leur consommation de viande) se développent (ils représenteraient 25% des Français selon le groupe Bigard). "Il faut savoir remettre les pendules à l'heure. Notre idée n'est pas de trancher le débat de manière définitive, de dire 'il faut faire ci ou ne pas faire ça', mais d'éviter les dogmes, dans un sens ou l'autre", déclare Adeline Trégouët, rédactrice en chef déléguée de 60 millions de consommateurs.
Des disparités parmi les mangeurs de viande. En janvier, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a recommandé de limiter la consommation de viande rouge à 500 grammes par semaine, soit 70 grammes par jour. "Des seuils considérablement abaissés ces dernières années", indique le magazine, rappelant qu'en 2012, ils étaient entre 100 et 150 grammes. Aujourd'hui, les Français consomment en moyenne 52,5 grammes de viande rouge par jour, soit 25% de moins que les recommandations. "Mais ce chiffre recouvre d'importantes disparités : si 37% mangent moins de 245 grammes par semaine, 28% dépassent les 500 grammes".
Des risques pour la santé. Or, "les gros consommateurs de viande rouge et de charcuterie présentent des risques anormalement élevés de développer des maladies cardio-vasculaires, des troubles métaboliques comme le diabète de type 2, de même que certains cancers", rappelle le magazine. Ces risques sont accentués avec la viande transformée (saucisse, saucisson…), mais peuvent être en partie contrés par la consommation de fruits et légumes au cours du même repas.
Attention aux carences. À l'instar du fer d'origine animale, qui consommé à haute dose favorise l'obstruction des artères ou la survenue de cancers, mais dont l'absence totale est également néfaste pour l'organisme, la consommation de viande en excès peut comporter des risques, mais son bannissement total peut l'être tout autant, note 60 millions de consommateurs, soulignant les risque de carences, notamment en vitamine B12. "Tout est question d'équilibre", conclut Adeline Trégouët.