Massage cardiaque (1280x640) PATRICK HERTZOG / AFP 5:00
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Sécurisation de l'environnement, vérification de l'état de conscience, appel des secours, utilisation du défibrillateur… Notre chroniqueur et médecin, Jimmy Mohamed, rappelle les bons gestes à adopter quand une situation d'arrêt cardiaque se présente.
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L'été, la chaleur et les efforts peuvent conduire à des accidents cardiaques. Dans Le Magazine santé, sur Europe 1, le médecin urgentiste Jimmy Mohamed détaille la marche à suivre quand l'on est confronté à une telle situation.

"Il y a quatre grandes marches à suivre dans ces cas-là", rappelle le médecin. "En 1, il faut d'abord sécuriser l'environnement. On cherche à éviter le suraccident. En 2, il s'agit de vérifier l'état de conscience de la personne. On dit qu'une personne est en arrêt cardiaque si elle est inconsciente, si elle ne bouge pas ou si elle ne respire pas. On n'est pas obligé de prendre le pouls. À partir de ce moment-là, on déclenche la chaîne supplémentaire, c'est-à-dire qu'en 3, on alerte : on appelle le 15, le 18 ou le 112. Si on ne peut le faire nous-mêmes, il faut essayer de demander à quelqu'un de le faire. Il est important aussi d'envoyer quelqu'un chercher un défibrillateur s'il y en a un à disposition, et c'est le cas dans beaucoup d'endroits maintenant. Et, en 4, il faut commencer à faire une réanimation et adopter les gestes qui sauvent."

Entendu sur europe1 :
Chaque minute de perdue au niveau du massage cardiaque, c'est 10% d'espérance de vie en moins

Arrivé à cette étape, tout le monde ne sait pas comment bien agir. "Il faut essayer de la déshabiller, s'il y a plusieurs couches de vêtements, on les enlève, rapidement", explique le médecin. "On regarde s'il y a des mouvements d'oscillations thoraciques. Si la personne est inconsciente, si elle ne bouge pas, et donc si elle ne semble pas respirer, on commence à masser. Chaque minute de perdue au niveau du massage cardiaque, c'est 10% d'espérance de vie en moins."

Retrouvez ces conseils, et bien d'autres encore, dimanche de 10h à 11h, dans votre magazine santé bien-être, présenté par Mélanie Gomez, sur Europe 1

Pour réaliser un bon massage cardiaque, comment faut-il s'y prendre ? "Mieux vaut mal faire que de ne rien faire", souligne notre médecin. "L'idéal, c'est d'être sur un plan dur, d'être à genoux, perpendiculaire à la personne, avec la paume des mains appuyée sur le thorax, en ayant ouvert la chemise, donc on n'hésite pas à déshabiller s'il le faut. Entre les deux seins pour les femmes, entre les deux pectoraux pour les hommes et on fait une compression assez forte. Il ne faut pas avoir peur, et on appuie fort, à un rythme assez important."

Pour vous donner une idée du rythme à adopter, environ 100 compressions par minute, on a l'habitude de faire référence au fameux tube des Bee Gees, Stayin' Alive :

Si un défibrillateur est à disposition, son utilisation est relativement simple. "On ouvre la machine, on déshabille le patient, il y a deux patches à mettre, on appuie sur un bouton pour l'allumer, et c'est la machine qui dit ce qu'il faut faire. Il vous dit s'il faut choquer ou continuer le massage."

Entendu sur europe1 :
Le bouche-à-bouche n'est plus obligatoire

Jimmy Mohamed tient également à aller contre les idées reçues, notamment celle de l'impérieuse nécessité du bouche à bouche. "Le bouche-à-bouche n'est plus obligatoire", souligne notre médecin. "Mieux vaut masser et ne pas s'arrêter. On peut éventuellement faire 30 compressions et deux insufflations, mais mieux vaut faire un massage cardiaque continu, c'est beaucoup plus efficace que de faire une insufflation qui ne marche pas." 

Enfin, rappelons que la formation PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1), qui dure une journée et coûte quelques dizaines d'euros seulement, permet à tous d'apprendre à réagir en cas de malaise ou d'arrêt cardiaque. Et peut-être, à l'avenir, de pouvoir sauver des vies.