Chaque année, en France, 400.000 femmes atteignent l'âge de la ménopause. Alors que le congrès du GEMVI, le groupe d'étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal, débute vendredi à Paris, une nouvelle étude de grande ampleur menée durant 18 ans sur plus de 16.000 femmes apporte de bonnes nouvelles.
Pas plus de risque de cancer. Cette étude pourrait en effet lancer le retour en grâce du traitement hormonal de la ménopause. Les résultats prouvent en effet qu'il n'y a pas plus de risque de cancer du sein avec ce traitement. Les résultats sont mêmes meilleurs. Le taux de mortalité globale diminuerait de 30%. Lors de l'étude, il y avait en effet moins de décès pour des cancers ou des maladies cardio-vasculaires dans le groupe sous traitement que dans le groupe qui s'est vu attribué le placebo. Des résultats qui contredisent totalement ceux d'une étude américaine menée il y a quinze ans et selon laquelle le traitement hormonal de substitution entraînait un risque élevé de développement d'un cancer du sein.
Augmentation des fractures. Depuis cette étude, très peu de femmes prenaient le traitement. Elles étaient moins d'une sur dix. Une absence qui a entraîné la multiplication des cas d’ostéoporose précoce. "Il y a 20 ans, on ne voyait quasiment pas de fracture avant l'âge de 65 ans. Actuellement, ce nombre augmente chez les femmes jeunes de 55 à 60 ans. Je le vois toutes les semaines en consultation. C'est lié au fait que les traitements sont nettement moins utilisés qu'ils ne l'étaient avant", regrette le docteur Florence Trémollières.
Un retour de ce traitement pourrait donc remédier à ce problème. Mais pour qu’il soit efficace, il est nécessaire de le donner en début de ménopause, entre 50 et 60 ans, et seulement aux femmes qui en ont vraiment besoin et présentent des troubles importants liés à la ménopause comme des bouffées de chaleur, des troubles de la libido ou des os fragiles.