Le 17 mars 2020, au premier jour du premier confinement de la France, le médecin et animateur télé Michel Cymes présente une émission en direct consacrée au Covid-19 et à la crise sanitaire qui débute. Un an plus tard, il explique dans Ça fait du bien regretter certains points de cette émission qui ont créé la polémique, et explique pourquoi il s'est par la suite absenté des plateaux télé. "Dans cette émission, je laisse dire que le masque, porté dans la rue, ne sert à rien, sauf pour les gens qui sont porteurs du Covid-19", se souvient le médecin. "À ce moment-là, je me demande si je suis bien sûr de ça."
"J'ai dit des choses auxquelles je ne croyais pas vraiment"
Michel Cymes ne contredit pourtant pas la parole gouvernementale sur ce sujet. "On est au premier jour du confinement. Il n'y a pas de masques en France, il y a des cambriolages dans les hôpitaux, il y a des camions qui se font braquer parce qu'ils transportent des masques", rappelle-t-il. "Donc, qu'est-ce que je dois dire ? Ma conscience scientifique me donne envie de dire que je ne comprends pas cette logique. Et en même temps, j'ai le ministre de la Santé et tous les responsables qui disent que le masque ne sert à rien."
Pris par le direct, le médecin ne s'oppose pas. "Que voulez-vous ? Que je les contre et que je crée une émeute dans la rue ?", s'interroge-t-il, non sans regrets. Michel Cymes reconnaît ainsi avoir "dit des choses auxquelles [il] ne croyai[t] pas vraiment, notamment autour du masque." À la suite de cette émission, le médecin se questionne sur la manière dont il a fait son travail de vulgarisateur scientifique.
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"Ma présence médiatique me donne une responsabilité importante parce que les gens me font confiance. Et je pense que je n'ai pas été à la hauteur de la confiance que les gens m'accorde parce que j'ai dit des choses qui se sont avérées fausses", estime Michel Cymes, qui remet les choses en perspective. "En même temps, je ne suis pas l'OMS, je n'étais pas en Chine, et personne ne savait. Mais bon, j'étais en vitrine."
"À un moment, j'ai fermé ma gueule"
Avec un an de recul, Michel Cymes imagine qu'il ferait aujourd'hui les choses différemment. À l'époque, il rappelait à chaque fin d'intervention qu'il s'exprimait à partir des connaissances scientifiques du moment où il parlait, et que ces dernières pouvaient évoluer. "Je pense qu'aujourd'hui je dirais ça au début, au milieu et à la fin", explique-t-il.
Après l'émission et les polémiques, le médecin s'absente quelques mois des plateaux télé. "J'ai fermé ma gueule parce qu'il y a un moment, où je me demandais si ce n'était pas moi qui avais déclenché l'épidémie", indique-t-il en référence aux très nombreux reproches dont il a alors fait l'objet. "On m'a dit que j'avais parlé de 'grippette', ce que j'ai jamais fait. C'était la Foire du Trône avec la carabine. Et il y avait tellement de médecins et d'experts qui s'exprimaient que l'on n'avait plus besoin de moi."
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Comme tous les médecins de son hôpital, Michel Cymes est appelé en avril à donner en urgence un coup de main au service de réanimation surchargé. "On a fait une liste de garde et je me suis retrouvé 4 ou 5 fois dans le service de réanimation, avec mes petits moyens, comme mes confrères qui n'étaient pas non plus réanimateurs", se souvient-il. Une expérience qui l'a marqué. "Il y avait des salles entières remplies de gens qui avaient le Covid-19. L'atmosphère était complètement apocalyptique. Jamais je n'avais connu ça."
L'espoir "du bout du tunnel cet été"
Malgré ce moment apocalyptique et l'emballement des courbes ces derniers mois, Michel Cymes est optimiste. "Je fais gaffe, parce que tout ce que je dis est repris, déformé, etc. Je ne suis pas devin. On s'est tous gouré tout le temps pendant cette pandémie. Je pensais que l'été dernier, ça se calmerait à cause de la météo, et ça n'a pas été la cas", anticipe-t-il.
Mais le médecin donne tout de même un horizon. "Je pense que l'on va quand même voir le bout du tunnel cet été, notamment grâce aux vaccinations." Et le médecin insiste sur l'importance des vaccins dans la lutte contre la pandémie. "J'espère que ça va aller mieux, et qu'à la rentrée on aura une vie à peu près normale."