Le masque n'est désormais plus demandé pour les cyclistes et les joggeurs mais reste obligatoire pour les piétons partout dans Paris. 3:25
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Justin Morin, Pierre Herbulot, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Alors que l'obligation du port du masque pour tous et partout dans la capitale venait d'entrer en vigueur, la Préfecture de Paris a rétropédalé vendredi, sur intervention de la mairie, et autorisé les cyclistes et les joggeurs à s'exercer le nez au vent, semant une certaine confusion dans l'esprit des parisiens.

A 8 heures, le masque était obligatoire à Paris, à pied comme à vélo. A 8h50, il ne l'était plus pour les joggeurs et les cyclistes. Les autorités avaient voulu faire simple en instaurant le masque pour tout le monde, elles ont plutôt cafouillé ce vendredi matin. Même les services de presse de la mairie de Paris ou de la Préfecture ont eu du mal à suivre les consignes. Pourtant au départ, jeudi après-midi, tout était très clair : le masque obligatoire pour tout le monde, y compris les cyclistes...

 

La mairie de Paris demande une dérogation 

Mais vendredi matin, en écoutant Emmanuel Grégoire, sur Europe 1, le malaise était palpable. "Cette décision est absurde. Les décisions doivent être fondées sur un minimum d’argumentation scientifique, et sur un élément de compréhension et de cohérence. Et non, ce n’est pas cohérent d’imposer le masque à un cycliste en mouvement ! Aucune étude scientifique n'atteste d’un risque en la matière."

En coulisses la mairie de Paris a manœuvré pour "ajuster la règle", nous dit-on, avec pour résultat un nouveau communiqué de la préfecture de Paris ce matin à 8h42 : si vous utilisez votre vélo pour aller travailler, vous n’êtes pas obligés de porter le masque. Les joggeurs en sont aussi exemptés.

"Quand on multiplie les exceptions, on ne comprend plus la règle"

Dans les rues de la capitale, ces nouvelles consignes semblent floues même si la plupart des parisiens avaient pris le réflexe de porter le masque vu la complexité de la carte entre les zones masquées et non masquées. Mais Ali s’interroge : peut-il découvrir son visage pour fumer une cigarette ? "Je ne sais pas comment faire sinon. Est-ce qu’on doit s’arrêter dans un lieu spécifique ? Est-ce qu’on va être verbalisé parce qu’on l’enlève momentanément ? Est-ce qu’on peut prendre un sandwich en marchant ? On n’y comprend pas grand chose !"

"On essaye de se responsabiliser au maximum mais fumer une cigarette quand il n'y a personne, je ne vois pas où est l'infraction", ajoute Ali avant de faire remarquer : "Le problème, quand vous multipliez les exceptions, c'est qu'on ne comprend plus la règle. Et c’est un peu le cas depuis le départ."

"Je vais le mettre, c'est plus simple"

François, lui, était assez sceptique sur l’utilité de la mesure en extérieur. "Je ne pense pas que ce soit particulièrement utile quand il n’y a pas trop de monde... Quand il y a des marchés, des rassemblements avec beaucoup de monde oui, mais évidemment c'est très compliqué de légiférer...", reconnaît-il. "Je vais le mettre et je crois que c’est finalement une décision plus simple !"

Reste qu'il est difficile de comprendre pourquoi les motards devraient porter un masque quand les cyclistes en sont exemptés. Mais pour le moment, la consigne est la suivante : masque pour tout le monde, sauf pour les vélos et les joggeurs, et sauf pour fumer ou manger. Car la préfecture a fait savoir qu'une tolérance serait appliquée dans ces cas. L'amende pour non respect du port du masque, elle, ne change pas : 135 euros.