Le rapport Pittet, dont le premier volet a été publié ce mardi, autopsie la gestion française de la première vague de coronavirus. Face à une situation sanitaire préoccupante, sa publication a été avancée. Il classe la France parmi les élèves moyens : sa gestion a été meilleure que celle de l’Italie, de l’Espagne ou encore des États-Unis en termes d’impact sur la mortalité. En revanche, la France fait moins bien que ses voisins allemands, suisses ou autrichiens.
"Faire de l'épidémiologie de terrain"
"Vous avez des systèmes qui sont extraordinaires mais encore faut-il que les systèmes informatiques se parlent et que vous puissiez disposer des données pour évaluer la crise", explique au micro d’Europe 1 le professeur Didier Pittet, président de la mission. Le professeur pointe notamment des problèmes de communication entre les acteurs de santé. "Ce qui est important c’est de pouvoir faire de l’épidémiologie de terrain, c’est-à-dire que les gens comprennent bien quelles sont les mesures barrières, si l’on veut pouvoir réduire l’importance de la crise."
Si notre système hospitalier a su s’organiser pour faire face à la crise, le déploiement des tests de dépistage à grande échelle constitue un autre point faible décrit dans le rapport. L’Allemagne, qui les a généralisés plus vite grâce à une meilleure coordination avec les laboratoires de biologie, serait l’exemple à suivre. Enfin, des défaillances dans notre système de surveillance des pandémies ont été révélées. Chez nous ce ne sont pas les agences sanitaires qui ont alerté sur la gravité de la situation mais les médecins et les experts sur le terrain.
"Ce rapport d’étape sera scruté avec attention", explique l’Élysée, alors qu'Emmanuel Macron doit annoncer mercredi de nouvelles mesures sanitaires.