Un taux de bactéries buccales plus élevé chez les personnes sujettes aux migraines ? C'est ce que suggère une équipe de chercheurs de la San Diego School of Medicine dans la revue mSystems, rapporté par Sciences et avenir. Une nouvelle approche pour ce mal qui concerne près de 11 millions de personnes en France, pouvant durer de quelques heures à plusieurs jours. Pour l'Inserm, l'origine de la migraine est généralement liée à "des facteurs génétiques additionnés à des facteurs environnementaux".
Des bactéries qui réduisent les nitrates. Pas moins de 343 prélèvements buccaux sur des personnes migraineuses et non-migraineuses ont été nécessaires pour réaliser l'étude, sans compter les renseignements remis par les volontaires sur la fréquence de leurs migraines et leur alimentation. Résultat : le taux de bactérie Rothia mucilaginosa et Haemophilus parainfluenzae est plus élevé chez les personnes atteintes de céphalées (migraines), sans pour autant que le taux d'autres bactéries dans la bouche soit différent.
Ces deux bactéries réduisent naturellement les nitrates présentes dans l'alimentation comme le vin, la charcuterie ou le chocolat et les médicaments. Une réaction chimique nécessaire au bon fonctionnement du système cardio-vasculaire, les oxydes nitriques améliorant la circulation sanguine.
Les bactéries, cause ou conséquence de la migraine ? L'une des scientifiques de l'équipe américaine explique que d'après leurs observations, lorsqu'une personne consomme une alimentation riche en nitrate, les bactéries présentes dans la bouche "dégradent massivement le nitrate", ce qui pourrait déclencher des crises migraineuses. Sauf que le lien entre migraine et nitrates n'a pas encore été établi, mais suggéré par de précédentes études qui ont mis en évidence que quatre patients sur cinq prenant des médicaments contenants des nitrates, souffrent régulièrement de maux de tête.