Avec déjà près de 150.000 inscrits pour sa 4ème édition, le "Mois sans tabac", qui propose depuis 2016 d'arrêter toute consommation de cigarette pendant un mois, peut-il être une bonne occasion pour arrêter définitivement ? Invitée vendredi d'Europe 1, Marion Adler, addictologue à l’hôpital Béclère de Clamart, estime qu'une telle opération peut être "un bon déclic" pour les fumeurs souhaitant en finir avec le tabagisme. Livrant quelques conseils pour faciliter ce sevrage, la spécialiste rappelle également qu'"on n'a pas besoin de souffrir" pour arrêter de fumer.
EUROPE 1 VOUS ACCOMPAGNE -Comment être fin prêt pour le "Mois sans tabac" ?
Le "Mois sans tabac" peut être "une bonne motivation", explique-t-elle, ainsi "qu'une forme d'engagement envers ses collègues, sa famille, mais avant tout envers soi-même, sa santé et le respect de son corps". Selon Marion Adler, ce challenge organisé par le ministère de la Santé avec Santé publique France et l'Assurance maladie "peut marcher chez tout le monde". Mais, rappelle-t-elle, "on n'a pas besoin de souffrir pour l'arrêt du tabac. On peut le faire avec joie, bonheur et plaisir."
"On a plein de traitements pour calmer l'envie de fumer"
L'important, selon l'addictologue, est d'avoir les "béquilles adaptées", notamment face au manque de nicotine. "Si vous avez les traitements qui vous correspondent, vous n'allez pas souffrir du manque", rassure-t-elle. Et si le manque devient trop difficile à gérer, "il faut prendre de la nicotine", conseille-t-elle, "avoir quelque chose qui vous aide à passer un cap quand vous avez très envie de fumer". Et de prescrire par exemple les chewing-gums à la nicotine. "Si ça ne suffit pas, il faut associer le patch aux pastilles et aux chewing-gums. Et si ça ne suffit toujours pas, il faut proposer les traitements médicamenteux comme le 'Champix'". "On a plein de traitements qui peuvent permettre de calmer l'envie de fumer", souligne Marion Adler.
Mais faut-il arrêter d'un coup, ou en réduisant progressivement sa consommation de cigarettes ? "Ça dépend de chacun", note Marion Adler. "Si on se sent d'être à zéro cigarette, ça va être toujours plus facile de fermer rapidement les récepteurs nicotiniques et de ne pas avoir envie de retourner vers la cigarette." Mais, précise-t-elle, "il faut que ce soit sans la souffrance". Ainsi, pour ceux qui souhaitent arrêter progressivement, il est tout à fait possible d'allier la prise de tabac avec un traitement comme le patch. "Si vous avez un traitement à la nicotine et que vous avez craqué pour quelques cigarettes, ce n'est pas grave", rassure encore Marion Adler. "Le plus important, c'est d'aller chacun à son rythme", conclut l'addictologue.