Treize lots d’œufs contaminés au fipronil en provenance des Pays-Bas ont été livrés en France, à deux établissements de fabrication de produits à base d’œufs de la Vienne et du Maine-et-Loire en juillet, a indiqué lundi le ministère de l'Agriculture.
Enquête en cours. Le ministère n'était pas en mesure de dire dans l'immédiat si les produits incriminés s'étaient retrouvés dans le commerce, alors qu'une enquête est en cours.
"On est en train d'investiguer tout ça", a indiqué une porte-parole du ministère, qui a ajouté que les services de contrôle diligentés étaient encore en train de voir "sur l'ensemble de ces lots, ce qui a été utilisé ou pas".
Évaluation et éventuels blocages. "Des investigations sont menées dans ces établissements par les services de contrôles du ministère de l'Agriculture pour évaluer la situation (les produits concernés et leur destination) et bloquer les produits incriminés à des fins d'analyses", indique le ministère dans son communiqué.
La France, selon le communiqué du ministère, a été informée samedi soir et dimanche par les autorités européennes, de la livraison de ces œufs "entre le 11 et le 26 juillet" derniers.
L'Anses doit émettre un avis sur les risques pour le consommateur. "Les professionnels de l'amont (producteurs d’œufs) ont été informés et il leur a été demandé de vérifier leurs approvisionnements", a ajouté le ministère où une réunion avec les acteurs de l'aval (collecteurs, transformateurs et distributeurs) se tenait lundi soir pour faire le point sur la situation et renforcer la surveillance.
"En complément de l'analyse de risque de l'Efsa", l'autorité européenne de sécurité des aliments, le ministère a décidé de saisir l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) "pour obtenir un avis sur les risques pour la santé humaine liés à l'ingestion d’œufs ou de produits contaminés par le fipronil".
Les traces de fipronil, "pas un risque en soi", selon le Ministère. "La présence de traces de fipronil ne constitue pas en soi un risque", a expliqué le ministère, en soulignant que "seules les analyses engagées permettront de déterminer si le niveau de contamination de ces produits est susceptible de présenter un risque pour la consommation".
Par ailleurs, le 28 juillet, un élevage du Pas-de-Calais a été placé sous surveillance après le signalement par l'éleveur de l'utilisation de ce produit par son fournisseur belge, a rappelé le ministère en précisant qu'aucun œuf issu de cet élevage n'a été mis sur le marché.
"Modérément toxique". Les résultats des analyses pour cet élevage seront connus à la fin de la semaine. Les oeufs retirés sont suspectés de contenir des traces d'une molécule insecticide, le fipronil, utilisé au mépris de la réglementation européenne pour éradiquer le pou rouge dans les élevages.
En grande quantité, le fipronil est considéré comme "modérément toxique" pour l'homme par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est interdit dans l'élevage mais peut être utilisé sur les animaux de compagnie par exemple.