On a enfin une réponse scientifique sur l'efficacité du Baclofène pour lutter contre l'alcoolisme. Ce médicament est à l'origine un décontractant musculaire. Ces dernières années, il a été détourné de son usage initial, et beaucoup d'alcooliques y ont eu recours, parfois sans ordonnance, et sans qu'on sache s'il était réellement efficace. Dimanche soir, les résultats de deux études françaises ont été rendus publics à Berlin. Et ils sont plutôt encourageants.
Un patient sur deux est passé de 9 à 4 verres par jour. Première conclusion, le Baclofène, même à haute dose, c'est à dire 18 cachets par jour, n'a pas permis aux patients d'arrêter de boire complètement. Aucun n'a atteint l'objectif fixé de ne plus boire du tout pendant cinq mois
Mais - et c'est un point positif -, le Baclofène permet de réduire sa consommation. A l’hôpital, un patient sur deux est passé de 9 à 4 verres par jour. Et c'est encore plus vrai pour les très gros buveurs : de 12 à 3 verres par jour "seulement".
"Les patients appellent cela ‘l’indifférence à l’alcool’". Et là où l'effet est le plus marqué c'est sur l'envie irrépressible de boire, ce qu'on appelle le "craving", et bien elle disparait complètement, explique le professeur Michel Reynaud, le président du Fond actions addictions, qui a mené l'étude Alpadir à l'hôpital : "lorsque les patients sont sous Baclofène, ils ont moins besoin de consommer, c’est-à-dire un besoin incontrôlable qui survient et qu’il faut assouvir. Les patients appellent cela ‘l’indifférence à l’alcool’. Ce qui explique qu’ils boivent moins".
Reste une question et elle est de taille : quels sont les réels effets secondaires du Baclofène ? On en connait déjà certains, comme la somnolence, les vertiges et les insomnies. Mais pour les plus graves, comme les risques de suicide, il va falloir attendre la fin de l'année pour y voir plus clair.