Le Parlement a adopté définitivement dimanche, par un dernier vote de l'Assemblée, le projet de loi instaurant le pass vaccinal, que le gouvernement veut mettre en œuvre au plus vite face au regain de l'épidémie de Covid-19. Un nouveau dispositif qui implique plusieurs changements alors que certains spécialistes entrevoient la fin de la pandémie du fait du variant Omicron. Europe 1 fait le point.
"Éviter les formes graves"
Ce pass vaccinal ne concerne que les plus de 16 ans et fonctionne comme le pass sanitaire. Désormais, il faudra pouvoir justifier d'un statut vaccinal ou un certificat de rétablissement au Covid-19 de moins de 6 mois pour accéder aux activités de loisirs, restaurants et bars, foires ou transports publics interrégionaux. Un test négatif ne suffira plus, sauf pour accéder aux établissements et services de santé.
Des contrôles d'identité pourront être effectués afin de vérifier que vous ne présentez pas de faux pass vaccinal. Il faudra alors montrer un document officiel avec votre photographie, comme la carte d'identité ou la carte Vitale. Ces contrôles ne sont par ailleurs pas obligatoires et les restaurateurs ont déjà indiqué ne pas vouloir les appliquer.
Invité sur Europe Midi lundi, Benjamin Davido, infectiologue et directeur médical référent Covid-19 à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, a estimé que ce dispositif est "une bonne chose". "Il est évident que si on avait pu le mettre en place avant, ça aurait eu un fort bénéfice et un fort impact parce qu'il n'échappera à personne qu'avec Omicron, même en ayant reçu les trois doses on peut se contaminer. Mais encore une fois, l'enjeu est d'éviter les formes graves", a-t-il affirmé.
Un virus qui va se saisonnaliser ?
Alors que le président de Pfizer a projeté ce lundi dans Le Figaro un retour à "la vie normale", l'infectiologue ne s'est pas opposé à cette hypothèse. "Je pense qu'on a beaucoup d'éléments après deux ans de pandémie pour penser que ce virus va se saisonnaliser. Notamment parce que la vague Omicron semble être extrêmement contaminante et pourrait donner les conditions d'une immunité collective, notamment sur une population peu ou pas vulnérable qui, dans l'absolu, ne devra pas être soumise à une vaccination dans sa globalité d'ici la fin de l'année", a poursuivi Benjamin Davido.
Selon lui, dès l'automne prochain il faudra se préparer à des vagues comme la grippe chaque saison. "On protégera les Français les plus fragiles. Et ça veut dire qu'on utilisera ces techniques de tests plus ciblés, notamment sur les personnes à risque et à l'hôpital, comme on gère d'autres maladies en infectiologie, notamment les maladies respiratoires", a-t-il expliqué.
Interrogé sur Paxlovid, la pilule anti-Covid-19 du laboratoire Pfizer, Benjamin Davido a enfin estimé que la première interrogation concerne la diminution de la contagiosité. "Le problème aujourd'hui c'est que l'on est face à une épidémie avec 300.000 cas par jour. Mais on sait qu'il y en a plutôt 1 million dont 50% asymptomatiques. Et quand c'est le cas, de fait vous ne pouvez être éligible à aucun traitement puisque vous n'avez pas de symptôme. Ca veut dire à mon sens qu'il n'y aura pas de fontaine de Jouvence face à cette maladie. Ce sera un élément supplémentaire pour aider les médecins pour ceux qui n'ont pas répondu à la vaccination et qui sont immunodéprimés."