Phase 2 du déconfinement : l'infectiologue François Bricaire salue des mesures "sages"

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Pouvait-on se permettre d'aller encore plus loin dans le déconfinement, au regard de la circulation du coronavirus ? Europe 1 a posé la question à François Bricaire, infectiologue et membre de l’Académie de Médecine.
INTERVIEW

Le déconfinement entame sa deuxième phase. Écoles, restaurants, déplacements... Le gouvernement a annoncé une série de mesures jeudi, visant à relancer l'activité en France. "La liberté retrouvée sera la règle, la restriction sera l'exception", a déclaré Edouard Philippe lors d'une conférence de presse. Peut-on se permettre d'aller encore plus loin dans le déconfinement, au regard de la circulation du coronavirus ? Europe 1 a posé la question à François Bricaire, infectiologue et membre de l’Académie de Médecine. Selon lui, les mesures annoncées ce jeudi sont "sages".

"Il faut toujours être très prudent. Mais je fais partie de ceux qui pensent que l'on est en situation de régression complète du phénomène épidémique", avance François Bricaire. "Le risque d'une deuxième vague est extrêmement réduit. On peut s'autoriser à reprendre des activités", poursuit-il sans hésiter. La nouveauté du coronavirus, sa propagation rapide et non maîtrisée couplées à un secteur hospitalier exsangue justifiaient selon lui les actions de confinement. "Mais elles doivent maintenant pouvoir être levées pour un retour à la normale", martèle l'infectiologue.

La fin des 100 km ? "Là aussi, c'est sage"

Parmi les mesures du gouvernement, se trouve notamment la suppression de la limite de déplacement de 100 km à l'intérieur des frontières nationales. De quoi susciter l'inquiétude des Français situés depuis longtemps en zone verte, et qui vont voir arriver de nouveaux venus en masse ? "Il faut bien expliquer aux gens que c'est l'importance de la circulation du virus qui conditionne le risque. Il ne faut pas entretenir l'inquiétude. Le Premier ministre l'a souligné : il y a des résultats positifs, encore plus positifs que l'on ne pourrait le penser au sujet de la circulation du virus. Il n'y a donc pas d'inquiétude majeure à avoir. Là aussi, c'est sage de ne plus être sur ce rayon limitatif de 100 km", conclut-il. 

Concernant le risque d'un retour de l'épidémie en octobre, François Bricaire temporise : "Nous n'avons pas les moyens scientifiques de répondre. C'est loin d'être certain, c'est une possibilité à ne pas exclure." D'où la nécessite de continuer à bien respecter les gestes barrières.