Philadelphie est devenue jeudi la première grande ville des Etats-Unis à voter une taxe sur les sodas et boissons sucrées, à l'issue de plusieurs mois de bras de fer avec le lobby de cette industrie multi-milliardaire. En 2013, le maire de New York de l'époque, Michael Bloomberg, avait en vain tenté d'imposer une limitation de la taille des sodas individuels. La justice lui avait donné tort.
45 centimes par litre. La taxe sera de 0,51 dollar (0,45 euro) par litre de soda et autres boissons sucrées, y compris celles basses en calories, à l'exception de celles composées d'au moins 50% de lait ou de fruits frais. La mesure a été adoptée par 13 voix à quatre par le conseil municipal. Elle concerne tous les revendeurs, commerces et restaurants, et prendra effet en janvier 2017.
68% d'adultes en surpoids. La mesure avait suscité un intense débat dans cette ville de 1,5 million d'habitants, la cinquième plus grande des Etats-Unis, où plus de 68% des adultes et 41% des enfants sont en surpoids ou obèses. Philadelphie, où 26,7% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, est aussi, parmi les grandes villes américaines, celle qui compte le plus fort taux de problèmes d'hypertension et de maladies cardio-vasculaires. L'idée d'une telle taxe y avait été rejetée deux fois dans le passé.
Argument financier. Mais le nouveau maire démocrate Jim Kenney, qui a pris ses fonctions en janvier, avait choisi de ne pas se positionner sur le terrain de la santé. Il a préféré expliquer que les 91 millions de dollars annuels attendus de cette taxe seraient principalement utilisés pour offrir des milliers de places supplémentaires dans les écoles maternelles et financer les centres de loisirs et aires de jeux. "C'est une grande victoire", a-t-il écrit sur Twitter après le vote.