Les compléments alimentaires à base de plantes sont pointés du doigt. L'Académie de pharmacie alerte dans un rapport publié jeudi sur les risques liés à leur consommation. Huiles essentielles, tisanes et autres gélules de phytothérapie contenant des plantes pour soigner… Tous ces produits soi-disant "plus naturels" ont le vent en poupe en France. Nous sommes d'ailleurs le premier pays consommateur en Europe et 65% des Français déclarent avoir confiance en ces produits dont les risques seraient largement sous-évalués.
Certains spécialistes affirment en effet que 5 à 10% des intoxications traitées dans les centres antipoison seraient liés à la consommation de plantes médicinales comme la menthe qui, sous forme d'huile essentielle, peut provoquer des convulsions.
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"Donnez-nous quelque chose de naturel". Les clients réclament du "naturel", explique à Europe 1 Ariane Valizadeh qui dirige la pharmacie Mirabeau. Dans cette officine parisienne, les produits les plus demandés sont ceux qui, à base de plantes, permettent de lutter contre la fatigue ou alors de mieux dormir. "Les phrases que l'on entend quotidiennement c'est : 'On ne veut pas de quelque chose de chimique, donnez-nous quelque chose de naturel, on ne veut pas d'effets secondaires'", rapporte la pharmacienne. Car bien souvent, le côté naturel de ces produits rime avec "sans danger" dans la tête des patients. Sandra, 30 ans, avoue ainsi les avaler les yeux fermés. "Je n'ai jamais pensé à regarder la composition."
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Des interactions aux conséquences graves. Et pourtant, même avec les plantes ou les huiles essentielles, le risque existe. Il faut toujours demander conseil, car certaines plantes peuvent entrer en interaction avec d'autres médicaments. L'exemple le plus souvent cité est celui du millepertuis, une plante très utilisée contre l'anxiété et les troubles de l'humeur. Mais ce que l'on sait moins, c'est qu'elle diminue l'efficacité, non seulement de certains antidépresseurs, mais aussi de la pilule contraceptive. "À une patiente qui me demande du millepertuis, je lui demande tout de suite si elle prend la pilule", relève Ariane Valizadeh. Les compléments alimentaires à base de soja, qui ont beaucoup de succès, peuvent aussi altérer les effets de certains anti-cancéreux.
Enfin le conseil du pharmacien reste indispensable car, contrairement aux médicaments, il n'y a pas de notice dans ces gélules ou même ces tisanes. Donc aucun moyen de connaitre les effets secondaires, les contre-indications, voire la bonne posologie.