Tous les jours, le docteur Jimmy Mohamed répond à vos questions et réagit à l'actualité de la santé. Ce lundi, il revient sur l'utilité et les controverses autour du vaccin contre la gastro-entérite.
Savez-vous qu'un vaccin existe contre la gastro-entérite ? Il peut être utile pour éviter les formes graves chez les nourrissons mais présente un risque d'effets secondaires qui le rend parfois controversé. Le docteur Jimmy Mohamed répond aux inquiétudes d'une auditrice et jeune maman, lundi dans l’émission Sans rendez-vous sur Europe 1.
"Ce vaccin suit le principe de la vaccination mais sans injonction, on peut le boire. Ce n’est pas un vaccin contre la gastro-entérite mais contre une souche, celle du rotavirus, qui donne des gastros. Il permet d’éviter les formes graves de gastro liées à cette souche du virus notamment chez les petits qui ont moins de 1 an."
Pourquoi le vaccin est il inefficace après un an ?
"Lorsque l'on est adulte, non seulement on fait plus attention mais en plus le risque est moins important. Vous pouvez vous laver les mains, respecter les gestes barrières, donc les adultes ne sont pas concernés par cette vaccination. Lorsqu’on est petit la gastro est source d’hospitalisation et donc à partir de six semaines, jusqu’à six ou huit mois on peut proposer cette vaccination, sous forme de deux ou trois prises, sous forme buvable, à un mois d’intervalle. Au-delà ce n’est plus efficace. Donc à un an c’est déjà trop tard."
Quels sont les risques d'effets secondaires ?
"C’est vrai qu’il n’est pas très populaire mais il est très efficace. Il réduit de 85 % les chances de faire une forme grave de gastro liée au rotavirus, qui est une souche dominante lors des épidémies, donc l’enfant sera moins hospitalisé si jamais il l’attrape. Ça ne veut pas dire qu’il n’aura pas de gastro.
En revanche, on s’est rendu compte qu’il y avait un effet secondaire qui restera chez un enfant sur 10.000 et qui peut être potentiellement grave : l’invagination intestinale aiguë. C’est un bout d’intestin qui va se coincer dans un autre bout d’intestin et faire comme une forme d’occlusion qui est prise en charge à l’hôpital, ce qui reste tout de même assez sévère.
Généralement le pic de fréquence survient à l’âge de neuf mois. Cela se traduit par un enfant qui va hurler de douleur - car il a un bout d’intestin qui va se coincer - il va avoir très mal, il va se calmer puis il va y avoir des pleurs qui vont se répéter, il va vomir et il va être tout mou. Dans ces cas là il faut aller aux urgences et faire une échographie pour poser le diagnostic."