Chaque matin sur Europe 1, notre consultant santé, le docteur Jimmy Mohamed, livre conseils et astuces pour prendre soin de soi, et surtout préserver sa santé au quotidien. Ce vendredi, il se penche sur une nouvelle arme dans la lutte contre le coronavirus : les détecteurs de dioxyde de carbone (CO2), de petits appareils qui pourraient nous aider à mieux calibrer nos comportements face au coronavirus.
Pourquoi la concentration en CO2 dans une pièce est-elle un indicateur de risque face au Covid-19 ?
"Quand vous respirez, vous allez prendre de l'oxygène et vous allez rejeter du dioxyde de carbone, qui va s'accumuler dans la pièce où vous êtes. Plus la concentration de CO2 est élevée, plus vous risquez d'attraper le coronavirus, car cela veut dire que la pièce est mal ventilée et que vous vous retrouvez exposé aux nombreux aérosols rejetés par les autres personnes qui se trouvent avec vous.
Le problème, c'est qu'il est impossible de savoir quand il y a beaucoup de dioxyde de carbone dans une pièce et quand il faudrait ouvrir une fenêtre. Ce détecteur - comptez tout de même 200 euros pour l'acquérir - vous permet de classer votre situation en fonction de trois paliers critiques : vert, la pièce est bien aérée ; jaune, cela veut dire qu'il faut commencer à aérer ; rouge, la mesure de dioxyde de carbone est élevée, il faut aussitôt ouvrir une fenêtre.
Dans quelle type de situation utiliser un détecteur de CO2 ?
Dans une classe par exemple, avec 30 ou 40 enfants, ce dispositif indique quand il faut aérer. D'ailleurs, cette petite machine est déjà expérimentée dans les classes de CE2, CM1 et CM2 de l'école de Heidwiller, un village du Haut-Rhin. Au Japon, dans certains restaurants, cet appareil renseigne les clients sur la qualité de l'air qu'ils respirent. On peut également imaginer d'installer ces détecteurs dans des salles de sport, toujours fermées en France, où ils permettraient de savoir si la ventilation est suffisante par rapport au nombre de pratiquants.
Enfin, les détecteurs de CO2 pourraient avoir un rôle à jouer dans la détection des lieux de contamination, comme les transports en commun dont on nous dit qu'ils sont fiables. Finalement peu coûteux au regard des sommes déjà consacrées à la lutte contre la pandémie, le détecteur de dioxyde de carbone permettrait certainement de réajuster plus efficacement nos dispositifs de lutte."