L'histoire de Katalin Kariko n'est pas faite que de succès. Pendant de longues années, elle a travaillé dans l'ombre, seule dans son coin. À ses débuts, l'ensemble de la communauté scientifique s'intéressait surtout à l'ADN, mais la biochimiste, récente lauréate du prix Nobel de médecine, est persuadée de la révolution que pourrait apporter l'ARN (pour Acide Ribo Nucléique) à la médecine.
Une rencontre à la photocopieuse qui change l'Histoire
L'ARN fonctionne de cette façon : on injecte dans nos cellules une molécule qui transmet un message à notre corps, celui de fabriquer des anticorps contre tel virus par exemple. La chercheuse fait alors plusieurs demandes de bourses pour faire avancer ses travaux. Des demandes qui sont toutes rejetées par l'université de Pennsylvanie où Katalin Kariko allait accéder au professorat. "Ils m'ont rétrogradée, s'attendant à ce que je parte" avait-elle confié.
Déterminée, la scientifique continue ses recherches, seule, jusqu'à une certaine rencontre, à la photocopieuse de l'université en 1998 qui va faire avancer l'Histoire de la science. Elle fait la rencontre de Drew Weissman. Ce dernier lui explique qu'il travaille sur un vaccin contre le Sida, à base d'ADN. Un projet qui n'aboutit pas. Katalin Kariko lui recommande de s'orienter vers l'ARN.
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Ensemble et en une quinzaine d'années, ils réussissent à fabriquer un ARN accepté par le système immunitaire. Aujourd'hui, l'ARN sert pour les vaccins pour lutter contre le Covid-19, mais aussi de piste pour des traitements contre les cancers du poumon ou encore du pancréas.